
Face aux polémiques sur le récent décès d’une ressortissante du pays dans un pays arabe, Lanto Rahajarizafy, Directrice générale en charge de la coordination du partenariat pour le développement auprès du ministère des Affaires étrangères, affirme que l’Etat ne dispose pas d’un budget spécifique pour le rapatriement des ressortissants malgaches décédés à l’étranger.
Midi Madagasikara : Quel rôle joue le ministère dans les cas d’accident ou de décès de ressortissants malgaches à l’étranger ?
Lanto Rahajarizafy : Une des attributions du ministère des Affaires étrangères consiste à la protection des droits, des intérêts ainsi que de la prise en charge des membres de la diaspora à travers les réseaux de représentation extérieurs, notamment les ambassades et les consulats généraux. Et concernant le cas notamment du 11 mars dernier, le ministère a été informé de ce malheureux évènement annonçant le décès et l’enterrement d’une ressortissante malgache en Arabie Saoudite. Le ministère a été saisi par le biais de notre Ambassade à Riyad. Les agents de l’ambassade locale ont apporté leur concours, aux côtés de la famille de la défunte, afin de trouver les moyens de rapatrier le corps. Toutefois, étant donné le manque de moyens financiers, il a fallu procéder à l’enterrement en Arabie Saoudite, qui a dû être assisté par un représentant de l’ambassade et des membres de la famille de la défunte.
Midi Madagasikara : N’y aurait-il pas eu d’autres manières de procéder pour l’inhumation du corps de la victime ?
Lanto Rahajarizafy : C’est effectivement une question qui mérite d’être posée. Toutefois, la victime est décédée sur un territoire étranger, et nous sommes dans l’obligation de suivre et respecter les procédures en vigueur. Et comme nous l’avons tous vu sur les réseaux sociaux, il n’y a eu ni fleur, ni croix, ni cercueil. Cela demeure leur procédé d’inhumation.
Jusqu’ici, l’État malgache ne dispose pas d’un budget spécifique pour le rapatriement des ressortissants malgaches décédés à l’étranger. Malgré cela, le ministère apporte une assistance consulaire aux familles des défunts pour le rapatriement. Les membres de la diaspora peuvent aussi, éventuellement, y participer financièrement.
Par ailleurs, il faut également savoir que, ces derniers temps, des ressortissants malgaches ont perdu la vie à l’étranger des suites de la Covid-19 et y ont été inhumés aussi en raison des restrictions sanitaires.
Midi Madagasikara : Le ministère collabore-t-il avec des organismes pour la prise en charge des ressortissants malgaches à l’étranger ?
Lanto Rahajarizafy : Oui, effectivement, le ministère collabore avec plusieurs organisations internationales notamment l’Organisation internationale pour la Migration (OIM) ou l’Organisation internationale du Travail (OIT) ainsi que les ONG dans le cadre de l’assistance de nos ressortissants à l’étranger.
Quant à la collaboration avec les associations de la diaspora, il y en a quelques-unes à travers le monde. Il faut noter, toutefois, qu’il existe des associations et des groupements qui prétendent prendre en charge les ressortissants malgaches mais qui ne travaillent pas, en réalité et en aucun cas, avec le ministère. Leur échec est de notoriété publique et nous nous détachons de toute responsabilité par rapport à ces organisations. A titre d’information, il faut noter au passage que, les autorités malgaches ont suspendu l’envoi des travailleurs migrants depuis 2013. Cette décision reste toujours en vigueur.
Midi Madagasikara : Est-ce que l’État malgache prévoit le rapatriement des ressortissants malgaches qui se trouvent encore à l’étranger et qui souhaitent rentrer au pays prochainement ?
Lanto Rahajarizafy : Le rapatriement des ressortissants malgaches dépend complètement de la décision prise au niveau du Conseil des ministres. La situation sanitaire actuelle demeure compliquée avec la fermeture des frontières. D’autant plus que plusieurs pays sont également en phase de re-confinement.
Recueillis par Rija R.