
Les personnes vulnérables, les militaires ainsi que le personnel médical recevront en priorité les doses de vaccins.
Les premières doses de vaccin seront livrées dans 15 jours. L’annonce a été faite, hier, par le ministre de la Santé publique, le professeur Jean Louis Rakotovao, sur le plateau de la télévision nationale. Cette première livraison s’inscrit, toujours selon ce dernier, dans le cadre de l’initiative COVAX. Madagascar figure parmi les derniers pays africains ayant adhéré à ce mécanisme. COVAX est co-dirigé par l’Alliance Gavi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’Organisation Mondiale de la Santé. « Son objectif est d’accélérer la mise au point et la fabrication de vaccins contre la Covid-19 et d’en assurer un accès juste et équitable, à l’échelle mondiale », a affirmé l’OMS.
Priorité aux militaires. Le ministre de la Santé publique n’a pourtant pas publié les objectifs chiffrés de la campagne vaccinale qui va être lancée prochainement. Elle dépendra alors de la quantité de doses livrées, qui n’a pas fait l’objet d’une communication officielle. Dans un premier temps, le gouvernement va donner la priorité aux personnes vulnérables, au corps médical ainsi qu’aux militaires « qui sont au front actuellement pour lutter contre la propagation de la pandémie », selon le ministre de la Santé publique. Et « les inscriptions seront ouvertes dès la semaine prochaine », a-t-il affirmé. Les régions les plus contaminées recevront également des doses, a souligné Jean Louis Rakotovao.
Efficacité. A l’issue de la réunion de la semaine dernière, dirigée par le président de la République avec les membres de l’académie de médecine, 4 laboratoires sont retenus pour fournir des doses de vaccin pour le pays : le Covishield du Serum Institute of India (SII), autorisé chez les personnes âgées de plus de 45 ans ; le vaccin mis au point par l’alliance germano-américain Pfizer-BioNTech ; celui développé par le laboratoire américain Johnson&Jhonson ; les doses produites par le chinois Sinopharm. Les vaccins chinois ont « démontré leur sûreté et leur bonne efficacité contre la Covid-19 lorsque le malade présente des symptômes », ont affirmé les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé, selon la presse occidentale. Mais le choix du Gouvernement entre ces différents laboratoires n’a pas encore été annoncé.
Victimes. L’introduction des vaccins au pays s’est invitée dans les débats politiques. L’opposition a défendu l’utilisation du vaccin pour lutter contre la propagation et les ravages du virus dans le pays. En mars dernier, Marc Ravalomanana, président national de la plateforme RMDM, a envoyé une lettre au coordonnateur résident du Système des Nations-Unies à Madagascar pour « interpeller sur la nécessité de la vaccination dans la lutte contre cette pandémie », avait-t-il déclaré dans cette correspondance. Plus récemment, le 10 avril dernier, Hery Rajaonarimampianina, quant à lui, s’est fait vacciné contre la Covid-19, à Paris. Roland Ratsiraka, lui, a estimé que si le gouvernement avait commandé des doses de vaccins bien avant, « nous aurions pu sauver des milliers de personnes victimes de la Covid-19 », a-t-il soutenu.
Vitale. Au niveau du secteur privé, le vaccin était attendu depuis bien longtemps, étant donné la flambée des contaminations et ses conséquences néfastes sur l’économie. C’est la raison pour laquelle des groupements patronaux ont salué, en mars dernier, la décision du gouvernement d’adhérer à l’initiative COVAX. « La vaccination est un élément clé pour stopper la progression de la pandémie et sauver des vies », a affirmé la confédération du tourisme de Madagascar. « Cette stratégie est vitale pour notre économie et pour la survie des emplois », ont affirmé les opérateurs touristiques, anéantis par la propagation du virus. Mardi dernier, le groupe Sipromad de Ylias Akbaraly, quant à lui, a réuni les autorités publiques, pour annoncer son initiative d’importer des doses de vaccin (voir article par ailleurs).
Rija R.