Sambava était en effervescence ce samedi 24 avril. L’intervention de la gendarmerie pour empêcher une vindicte populaire a tourné en une véritable rébellion qui a fait deux morts et un blessé. Les forces de l’ordre ont été obligées de se servir de leurs armes pour disperser les personnes venues s’attrouper devant la brigade de la gendarmerie à Amboangibe. Les civils étaient venus réclamer la tête d’un suspect de meurtre placé en garde à vue auprès de cette unité.
Meurtre. Selon les informations émanant du service de la communication du secrétariat d’Etat chargé de la Gendarmerie auprès du ministère de la Défense nationale, cet individu est impliqué dans le meurtre d’un médecin, commis dans la localité le 21 avril dernier. Poursuivant l’enquête sur cette affaire durant laquelle deux suspects avaient déjà été appréhendés, les limiers de la gendarmerie ont arrêté cet individu le samedi 24 avril. Ayant appris cette nouvelle, des habitants de la commune d’Amboangibe se sont vite rassemblés devant la brigade de la gendarmerie. Une fois sur place, ils ont demandé aux gendarmes de leur livrer le nouvel arrêté pour qu’ils puissent l’exécuter sur-le-champ. Les gendarmes ont évidemment refusé d’accéder à leur demande, la vindicte populaire étant illégale. Les assaillants, en colère, ont commencé à proférer des propos violents tout en menaçant d’attaquer le bureau de la gendarmerie. Les forces de l’ordre ont pris la décision de les sommer d’évacuer les lieux par des tirs en l’air, ce qui a empiré la situation car la foule a tenté de résister. La situation s’est vite transformée en échauffourées et a obligé les gendarmes à tirer sur la foule. Cette dernière a répondu en leur jetant des pierres et agissant comme de véritables rebelles, la foule est allée jusqu’à s’en prendre à la caserne. Bilan, deux civils ont été tués par balles et un gendarme a été blessé par des jets de pierres.
Selon les informations, le calme n’est revenu que vers la fin de l’après-midi suite à l’intervention des autorités locales. Avisé de ces faits, le secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie affirme avoir déjà ordonné l’ouverture d’une enquête pour élucider cette affaire. Des responsables émanant du commandement de la gendarmerie nationale à Andrefan’Ambohijanahary ont été dépêchés sur place pour mener une enquête afin de respecter l’Etat de droit. D’après la gendarmerie nationale, les coupables et responsables ne resteront pas impunis. Cette dernière présente par ailleurs ses sincères condoléances aux familles des victimes.
T.M.