
S’appuyant sur ses réalisations d’événements et de mobilisations à grands succès, Lova Ramisamanana sort à nouveau de l’ombre, en soutenant l’importance d’impliquer les jeunes dans le processus de l’émergence. Plusieurs projets sont déjà concoctés.
« Si nous ne nous occupons pas des 75% de la population, le pays se dirigera vers un déclin ». C’est ce que martèle Lova Ramisamanana, initiateur de projets bien connu dans le domaine des sports et de la culture. Selon ses dires, ces 75% représentent les jeunes de moins de 26 ans, affichant d’énormes potentiels en termes de motivation et de capacité à créer de la valeur ajoutée. « Nous voyons très bien le dynamisme des jeunes dans le développement numérique et les technologies digitales. Madagascar gagne des prix partout aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique, etc. dans le domaine de la robotique et de la programmation. Il faut reconnaître que c’est un vrai moteur de croissance et de développement pour la société. Et pourtant, en ce moment, on ne s’adresse pas suffisamment aux jeunes. On ne compte pas sur eux, alors qu’il y a des mouvements à créer, comme c’était le cas des Barea. Il y a une étincelle à allumer pour que cette jeunesse puisse œuvrer pour le développement du pays », a-t-il soutenu, lors d’une interview exclusive avec nous. A noter que si ce leader parle des Barea, ce n’est pas un hasard. Suite à son volontariat, il a été mandaté – sans budget – par la Fédération malgache du football (FMF), pour initier les actions à entreprendre et réunir les personnes adéquates pour relever le défi de faire qualifier l’équipe nationale à la CAN 2019.
Impacts à espérer. Selon Lova Ramisamanana, les dirigeants doivent trouver des emplois pour les jeunes. « Le président de la République mise déjà sur cette force de la jeunesse, en parlant de créer des universités, des villes numériques, etc. qui représentent des projets intéressants. Comme dans les pays asiatiques, à l’exemple de l’Inde, et même pour Maurice, le digital a permis de tirer la croissance économique. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir des technologies, le réseau 5G, la fibre, société de digitalisation, de services clients arrivés à Madagascar. Il faut s’appuyer sur cet avantage. Nos jeunes sont attirés par ces métiers. Il faut renforcer et favoriser la tendance, créer des universités et des pôles pour développer le secteur digital pour les jeunes, et en parallèle développer le sport pour eux »¸ a-t-il noté. Passionné par le football, il soutient également que le sport peut servir de relais de croissance, si l’on ne considère que les opportunités générées par les tournois internationaux désormais possibles, grâce aux infrastructures et aux terrains synthétiques dont le pays dispose.
Besoin de formation. Malgré la passion et la volonté exprimées par les jeunes, Madagascar souffre encore d’une carence en savoir-faire, dans les métiers de la digitalisation. En effet, des milliers d’emplois ont été subitement créés dans la Grande-île, suite aux grèves dans les pays du Maghreb. « On n’était pas prêt. Et même aujourd’hui, 5 ans après le boom, il n’y a pas encore suffisamment de formation sur le numérique. Les jeunes qui parlent bien le Français sont recrutés et formés pendant quelques semaines pour grimper ensuite petit à petit au niveau de la structure mise en place par les investisseurs étrangers. A notre niveau, ce n’est pas organisé. Ces jeunes ne comprennent même pas qu’ils peuvent gagner trois à quatre fois plus, en créant leurs propres structures, même avec un ou deux clients », a indiqué Lova Ramisamanana. Certes, ce mobilisateur de jeunes concocte déjà plusieurs projets. D’après ses dires, les jeunes ont besoin d’une mobilisation et de leader pour les rassembler autour d’un projet commun. En effet, ce genre de mobilisation a déjà été initié en 2012 sur quatre thématiques, au cours desquelles plus de 2000 jeunes bénévoles ont été mobilisés pour mener diverses actions comme le nettoyage des alentours du lac Anosy, la sensibilisation contre le SIDA, les actions environnementales, etc. Pour Lova Ramisamanana, l’Etat doit également assurer ce rôle d’impulsion et de régulation, pour que les jeunes puissent produire de la valeur ajoutée et être récompensés en retour.
Antsa R.