Le Sud de Madagascar a connu de graves déficits pluviométriques cette année. Une situation qui a eu des impacts néfastes sur la saison agricole 2020/2021 mais surtout sur la population.
Les régions du Sud de la Grande île connaîtraient actuellement une sécheresse historique, elle serait la plus importante depuis 30 ans. En effet, selon un bulletin spécial publié par la Cellule de Prévention et de Gestion des Urgences auprès de la Primature, « la saison agricole 2020/2021 était caractérisée par des graves déficits pluviométriques pendant le mois d’octobre à janvier ». Une phase de déficit suivie par « des pluies excédentaires à partir du mois de janvier », annonce toujours l’organisme rattaché à la primature. Conséquences, la campagne agricole serait « inférieure à la normale dans le district d’Amboasary, d’Ambovombe-Androy, de Bekily, de Beloha et Tsihombe ». Tandis qu’elle serait supérieure dans le district d’Ampanihy. La CPGU de noter également qu’il « est peu probable que les cultures se rétablissent ». Une situation d’urgence et dramatique causée par « l’aggravation des effets de la sécheresse de l’année précédente par ceux de la sécheresse actuelle ». Selon la cellule, les faibles précipitations d’octobre à janvier ont favorisé la dégradation des conditions du sol et ont affecté l’accès à l’eau.
Estimation. Selon le bulletin spécial de la cellule de prévention et de gestion des urgences, environ «405 006 personnes pourraient être affectées par la sécheresse» jusqu’à la fin de la saison. Des estimations qui seraient «proches de la moyenne des années 2001-2019 estimée à 450 167 personnes ». Le Sud subit également en ce moment, une catastrophe humanitaire sans précédent. L’IPC ou Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire fait savoir qu’il y aura 1,3 million de victimes d’insécurité alimentaire durant cette année 2021. Des acteurs comme Médecins Sans Frontières venaient d’avancer lundi dernier, que 74 000 enfants souffraient de malnutrition aiguë dont 12 000 en état sévère. Face à de telles situations, l’État et ses partenaires se sont mobilisés via des actions d’urgence telles que la distribution de vivre aux familles vulnérables et aux personnes âgées. Le gouvernement a également entrepris des actions d’appui nutritionnel à l’endroit des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes. La distribution d’eau dans les communes et fokontany du Grand Sud fait également partie de la liste. Si la situation dans le Sud fait couler de l’encre actuellement, des prévisions ont été faites et des interpellations ont été lancées. Également, si les actions d’urgence sauvent des vies, des actions structurées qui permettent de résoudre les problématiques de fonds aident à éviter, une bonne fois pour toutes, que des personnes soient victimes du fléau de la malnutrition.
José Belalahy
