À un mois de la célébration de la fête nationale du 26 juin, des bruits de pétards commencent déjà à résonner dans les quartiers populaires comme Manjakaray, Andravoahangy ou Anjanahary. En ces périodes d’insécurité grandissante, nombreuses sont les personnes sensibles aux pétarades. Ces détonations sont même devenues une source de stress plus ou moins intense. Traditionnellement utilisés en période de fête, ces explosifs doivent être régis par une législation particulière. Malgré l’interdiction de vente et d’usage de pétards par le public, la réalité dans les fokontany est différente. Certaines variétés de pétards sont déjà en vente dans les petits commerces des fokontany. Hanta, une vendeuse, se justifie en racontant « vendre et s’amuser avec les pétards ont toujours été une tradition ici. Plus jeune, j’en faisais exploser la nuit pour marquer la fête, actuellement, mère de famille, je vends des pétards pour satisfaire mes clients, ça plaît surtout aux enfants… ça a toujours été ainsi… ». En vente libre dans les marchés des fokontany à des prix cassés, les pétards ont toujours autant de succès. Il faut savoir que les pétards et les feux d’artifice ne doivent jamais être allumés dans les lieux de rassemblement populaire. Les usagers ignorent complètement les précautions d’utilisation et les risques liés à ce type d’explosif sur leur propre sécurité et celle des autres. Kevin, un acheteur, met en avant le fait que les pétards sont divertissants et, comme d’autres, il pense qu’en faire exploser est une marque de courage. Lui de dire « ça procure du plaisir ….». Alors que, les pétards provoquent chez certains habitants un sentiment d’aversion qui rassemble nuisance sonore et délinquance. Les bruits portent atteinte à la tranquillité du voisinage.Une mère de famille demande au responsable de prendre des mesures, « on ne sait plus si c’est un coup de feu ou non, les bruits sont similaires…». Tous les ans, le non-respect des mesures imposées par l’État est à déplorer car l’interdiction de ces explosifs n’est pas toujours respectée. Par ailleurs, il faut prendre en compte l’angle social et culturel des pétards, lesquels sont associés à une pratique populaire.
Yv Sam