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samedi, juin 7, 2025
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Ambondrona : « Ho soa hatrany » … et des mois après

La tonalité des clips d’Ambondrona, ici « Aza ela any », semble suivre la tendance de « Ho soa hatrany »

Avec ses neuf titres, « Ho soa hatrany » d’Ambondrona, sorti en décembre, n’arrête pas de livrer ses petits plis et liures même après des mois d’écoute. Un opus de la réaffirmation. 

Cinq mois après sa sortie, l’album « Ho soa hatrany » d’Ambondrona semble être celui de l’humeur, de l’adhérence et des instants sonores déridés. Tout d’abord, il est maintenant difficile de juger de la valeur populaire d’un opus sur le plan médiatique conventionnel ; Internet a déjà fixé d’autres règles. Cependant, le mélomane peut toujours se payer le disque et l’apprécier comme il veut sous son toit.

Déridé : cet effet de rajeunissement se ressent dans ce nouveau disque. Le chapitre du feu follet « ‘Lay tanàna » (2002), premier ouvrage d’Ambondrona à la musicalité inflexible, semble être bien loin. Une texture encore gardée dans « Ny ho avy » (2003). Les deux premiers opus du band suffisent à mesurer le chemin parcouru par la bande à Beranto.

Donc, étonnant que « Ho soa hatrany » réussisse à jouer dans le registre du rajeunissement. Une prouesse, tout en n’étant pas une. Probablement, la formation s’est dite que leur musique ne grandira plus avec leurs inconditionnel(le)s. Du coup, autant dresser une belle table, aligner les cuillères et les fourchettes bien lustrées, poser les verres à pied, sortir le vin et prendre son pied.

Au troisième album « Ho mandrakizay », on sentait déjà une sorte de sensibilité plus chaleureuse. Signe qu’Ambondrona fait partie de ces grandes formations à succès, où les futures orientations sont savamment insérées sans choquer les ouïes les plus exigeantes. En somme, « Ho soa hatrany » n’est pas le disque de la maturité, c’est surtout celui de la réaffirmation.

À point.Tant et si bien que dès le premier titre éponyme « Ho soa hatrany », l’assemblage de l’opus est déjà perçu. Entre l’interaction mélancolique de la guitare, réactive sur le pedalboard, de Beranto avec la voix de Kix, le chanteur qui gagne en épaisseur, l’auditeur comprendra vite qu’Ambondrona ne s’expose pas dans le bricolage. Autant dire, la pop a alors plus d’ascendance sur le rock.

Les synthétiseurs de Ranto, ayant des envergures sur quelques titres, il diffuse sans complexe de l’orgue sur « Iketamanga », un des titres de l’album. Les entrées pop électro/indie, parfois du psyché et un clin d’œil powerpop se perçoivent quand la combinaison est à point. Le hard rock revient comme une boucle à boucler dans l’interlude, une promesse, quelque part, d’autres albums.

Le rock band fait sa musique comme il le veut. Ici, il sillonne les dimensions du pop/rock sans vraiment se chercher. Les textes se gardent d’être le discours du citoyen modèle. Avec ses idéologies aseptisées du coach de vie ou du grand frère de la paroisse. « Sans jamais être agressif », disait Serge Henri Rodin, grand universitaire et spécialiste reconnu de l’art contemporain. Les inconditionnels n’entendront jamais Ambondrona évoquer l’utilité subversive des produits stupéfiants, la nécessité parfois de se défouler au lit ou la fatalité inhérente à la condition humaine. Ces genres de sujet, le band les ont toujours bannis, ni même prendre une position radicale face à une injustice. Peut-être le reflet du puritanisme ambiant, en écho à un modèle de société se voulant par tous les moyens être aseptisé. Rien de salutaire ni de révolutionnaire donc dans les paroles. En parallèle avec la manifestation d’un relâchement musical, artistique, Ambondrona se doit bien d’étancher la soif de ses inconditionnels.

Maminirina Rado

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