
Cela fait neuf mois que L’État n’a pas réglé les factures des 230 entrepreneurs ayant effectué des travaux d’entretien routier dans tout Madagascar.
« Nous ne cessons aps de réclamer nos impayés s’élevant à peu près à 33 milliards Ar ». Zizah, un entrepreneur, représentant ces victimes, l’a évoqué lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Antsahavola hier. « Nous avons eu recours à toutes les instances étatiques. Tout récemment, le ministre chargé des Travaux Publics, nous a fait savoir que l’audit est bien terminé. Et que nos dossiers ont été transmis aux autorités concernées. Au niveau de la direction générale du Trésor Public, on nous a également informé qu’il n’y a plus aucun blocage alors que, jusqu’à présent, nous restons impayés », explique-t-il.
Poursuivis en justice. En outre, « l’État a délivré un titre d’engagement financier indiquant les crédits disponibles d’une valeur de plus de 94 milliards Ar sur le compte du Fonds d’Entretien Routier (FER). L’on se demande ainsi pourquoi l’État ne règle pas nos factures alors que les prestations ont été réalisées dans le respect des contrats. À notre sens, l’État ne respecte pas du tout ses engagements. De ce fait, nous interpellons le Premier ministre et le Président de la République en personne sur cette affaire », a enchaîné cet entrepreneur. En effet, ces entrepreneurs qui dirigent des PME (Petites et Moyennes Entreprises) dans le secteur du Bâtiment et Travaux Publics (BTP), sont tous des nationaux. « Nos dossiers sont transmis aux services contentieux et nous sommes tous poursuivis en justice par nos banques et nos fournisseurs, faute de moyens de remboursement, sans parler de l’augmentation des intérêts de retard à payer. En conséquence, certains entrepreneurs sont, aujourd’hui, atteints de maladies dont l’AVC (Accident Cardio-Vasculaire). Deux d’entre nous ont perdu la vie car ils n’ont pas réussi à honorer certains chèques », déplorent-il.
Communication verbale. Par ailleurs, ces entrepreneurs revendiquent une communication verbale ou écrite des autorités compétentes expliquant le non paiement de leurs dûs puisqu’aucun dialogue n’a eu lieu malgré la multiplication de leur demande d’audience. Au niveau du Fonds d’Entretien Routier, il a été évoqué que leurs dossiers ont bel et bien été traités. Et toutes les procédures ont été respectées. Le ministère de tutelle n’a émis aucune objection. Les créditeurs de l’État interpellent également les bailleurs de fonds dont entre autres, l’Union Européenne et la Banque Mondiale ainsi que la confédération des églises sur cette affaire. « En effet, jusqu’à maintenant, personne ne nous écoute, aucun responsable ne nous donne de feedback alors que nous avons entamé toutes les procédures à tous les niveaux. Même les parlementaires ont été informés de cette affaire », tient à souligner Zizah, le représentant des entrepreneurs victimes. Il faut savoir qu’en plus des 230 entrepreneurs qui n’ont pas été régularisés, près de 4 000 employés se trouvent également dans une situation déplorable, toujours à cause du non paiement de leurs dûs.
Navalona R.