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dimanche, décembre 28, 2025
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Lu pour vous… « Zébu boy » d’Aurélie Champagne

La couverture évocatrice de « Zébu boy ».

Un roman de l’innocence, « Zébu boy » (2019) d’Aurélie Champagne est une quête. Toute quête, tant qu’elle soit légitime et légale, s’imbrique toujours innocemment. Puisque celui ou celle qui l’entame ne saura jamais sur quoi il ou elle va tomber durant son parcours. Une quête c’est aussi des moments parfois bousculés d’allégresse, de tristesse, d’émerveillement, de déception… Bref, un peu comme l’âge de l’innocence.

Avec « Zébu boy », l’écrivaine bordelaise a réussi à adapter dans une écriture sobre, parfois inquiétée, mais toujours décidée, l’imaginaire de sa quête. Née d’un père malgache, Aurélie Champagne sait que son père a été adopté comme de nombreux autres enfants à travers les colonies françaises. De ce fait, elle possède des oncles adoptifs de l’île Maurice, d’Indochine, etc.. Et ainsi naquirent 256 pages d’aventure épique d’Ambila.

Un personnage complexe, il a été enrôlé dans l’armée française pendant la deuxième guerre mondiale. Deux fois « parqué » dans des conditions « atroces ». Une fois, détenu par les allemands. Une seconde fois par la France coloniale. Celle-ci préférait retenir dans des conditions inhumaines les tirailleurs après la victoire sur Hitler et ses sbires au lieu de les faire rentrer dans leurs pays respectifs. Ambila réussit tout de même à rejoindre la Grande Île.

« Zébu boy » est également un travail sur ce traumatisme de la répression coloniale aveugle. Une douleur actualisée par un personnage principal parfois dérouté. Entre les affres de la survie et son envie d’en découdre avec les colonisateurs, son monde s’est déjà fracassé depuis son départ pour la guerre. Si son surnom de « Zébu boy » lui a été donné à cause de sa dextérité à la tauromachie ou « savika », cette fois, les mutations sociales et la colonisation risquent de le mettre au tapis.

Avec ce roman, la compassion envers Ambila coule de source. Cependant, cela ne fera jamais de lui un héros. Il représente plutôt un destin, une trajectoire charnière dans l’histoire de Madagascar, que les livres d’histoire ont parfois oublié. D’une quête identitaire, Aurélie Champagne-Razafindrakoto en a fait une réflexion historique.

Maminirina Rado

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