
L’impact de la situation sanitaire actuelle sur les dons de sang est conséquent. 80% des poches de sang collectées par le Centre régional de la transfusion sanguine proviennent des familles des patients, et seulement 10% viennent de donneurs bénévoles
Comme dans de nombreux pays dans le monde, Madagascar constate une baisse importante des dons de sang à cause de la pandémie. C’est durant la célébration de la journée mondiale du donneur de sang au CHU JRA que le directeur du Centre régional de la transfusion sanguine (CRTS), le Dr Hanitriniala Sahondranirina Pâquerette a fait savoir que le taux des donneurs de sang volontaire est actuellement de 10% contre 20% avant la crise sanitaire. Selon toujours cette responsable, la majorité des donneurs de sang sont les familles et proches des patients qui se trouvent dans la contrainte de remplacer les poches de sang utilisées. « 80 à 100 poches de sang par jour sont acheminées vers les centres hospitaliers publics et privés de la Capitale. Le confinement, les déplacements des citoyens vers le centre ainsi que la crainte de la pandémie sont à l’origine de la baisse du nombre des donneurs », a-t-elle indiqué.
Volontaire. Pour pallier cette baisse, les responsables auprès du CRTS ont fait appel aux donneurs bénévoles pour multiplier les réserves de poches de sang auprès de ce centre. Le président du Groupe médical d’urgence (GMUR), Riazhoussen Soujataly, a répondu volontairement à cet appel. Il est d’ailleurs l’un des partenaires du CRTS depuis des années et a beaucoup contribué dans l’octroi de matériels et d’équipements dans les hôpitaux. Les dons de chaises roulantes, de lits médicaux, de réactifs ainsi que de collations à la suite des dons de sang font partie des actions que le GMUR a toujours entrepris. « Donner son sang c’est sauver une vie, ce n’est pas douloureux et ça ne fait courir aucun risque », a-t-il expliqué. Riazhoussen Soujataly a toujours prêté main forte à ce centre, en incitant les entreprises à s’impliquer dans le don de sang.
Priorisation. Pour le moment, la rupture de poches de sang n’est pas à craindre, cependant, les responsables auprès du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) ont mis en place des stratégies pour éviter les infections nosocomiales mais également pour prévenir la Covid-19. D’après le directeur de cet établissement hospitalier, le Pr Toky Mamin’ny Aina Rajaonanahary, les patients qui ont besoin d’une intervention chirurgicale urgente sont priorisés. « Compte tenu du contexte sanitaire dans le pays, nous essayons de limiter les allées et venues dans cet établissement. La priorisation des urgences chirurgicales, dont la plupart nécessitent des poches de sang, ne signifie aucunement que le CRTS est en difficulté », a-t-il souligné.
Narindra Rakotobe