
L’Ambassadeur américain a pris le contre-pied de la déclaration de l’Ambassade de France concernant les vaccins contre la Covid-19.
« Le vaccin Covishield n’est à ce stade pas reconnu par les autorités sanitaires européennes ». Cette annonce faite par l’Ambassade de France à Madagascar a provoqué des réactions pour ne pas dire des manifestations post-vaccinales graves parmi les quelque 186.730 primo-vaccinés dans la Grande Île. Le fait que Moderna, Pfizer, AstraZeneca et Johnson & Johnson soient les seuls vaccins reconnus en Europe risque de dissuader les Malgaches de recevoir une deuxième dose d’ici 8 à 12 semaines. Au risque de s’être fait inoculer pour rien une première dose de Covishield qui est pourtant produit sous licence en Inde par AstraZeneca/Oxford.
Accès équitable. En tout cas, la non reconnaissance de Covishield par les autorités sanitaires européennes relance plus que jamais la question de l’accès mondial et équitable aux vaccins contre la Covid-19 dans le cadre de l’initiative Covax. Et pour laquelle les Etats-Unis ont annoncé un premier engagement de 2 milliards de dollars sur un total prévu de 4 milliards pour garantir la garantie de marché de Covax.
Première cargaison. Les Etats-Unis deviennent, du coup, le premier contributeur mondial à l’accès aux vaccins contre la Covid-19. Ceci expliquant cela, l’Ambassadeur américain Michael Pelletier s’est exprimé en ces termes dans son message d’adieu : « Avec l’arrivée de la première cargaison de vaccins Covax, et d’autres en cours d’acheminement, je suis soulagé de voir enfin Madagascar prendre un tournant dans la lutte contre le Covid-19. J’encourage tout le monde à envisager de se faire vacciner, pour se protéger et protéger sa famille, afin que nous puissions tous revenir à la normale, vivre en sécurité et en bonne santé ».
«Mpirahalahy mianala ». Par la voix de leur Ambassadeur qui est sur le point de quitter Madagascar, les Etats-Unis se démarquent ainsi de la déclaration de l’Ambassade de France à Madagascar. Michael Pelletier de déclarer même que « le gouvernement américain est comme « mpirahalahy mianala » avec le peuple malgache, travaillant ensemble pour traverser cette période difficile » de lutte contre la pandémie de Covid-19. Et de rappeler également que « le gouvernement américain, par l’intermédiaire de l’USAID, est le principal fournisseur d’aide alimentaire et d’aide au développement dans le Sud de Madagascar ». Et ce, en engageant « depuis 2015, 200 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents des familles souffrant de la faim, et apporter des solutions à long terme à l’insécurité alimentaire dans le Sud ».
Projets concrets. Pas plus tard que lundi dernier, Michael Pelletier a annoncé, à l’occasion de sa visite d’adieu à Iavoloha, le déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 40 millions de dollars pour financer les différents projets dans le Sud de Madagascar. Un appui supplémentaire qui intervient juste au lendemain de la clôture du « Colloque pour l’Emergence du Sud » qui a été dirigé par le président Andry Rajoelina en personne. « Il faut convaincre les partenaires financiers avec des projets concrets », nous a confié le locataire d’Iavoloha, le jour de son départ pour l’extérieur. « Je suis heureux de voir la communauté internationale tourner à juste titre son attention vers la situation urgente dans le Sud », a renchéri Michael Pelletier dans son message d’adieu.
R.O