Les protocoles pédagogiques ont eu des impacts négatifs sur le niveau scolaire des élèves malgaches si l’on se réfère aux propos des participants de la conférence-débat en marge de la revue sectorielle du PSE.
« Compte tenu des mesures sanitaires prises par le gouvernement afin de limiter la propagation de la Covid-19, des responsables auprès des établissements scolaires ont dû limiter le nombre d’élèves à 25 par salle de classe. Un système de rotation des cours a été mis en place. Ce qui a réduit de moitié les temps d’apprentissage ». Ce sont là les propos d’un représentant de la région Boeny ayant participé à la conférence-débat de la revue sectorielle thématique du Plan Sectoriel de l’Education (PSE) hier. « Une réduction du temps d’apprentissage qui a eu des impacts conséquents sur le niveau scolaire des élèves », d’après les explications d’un intervenant issu de la région Amoron’i Mania. Avant de préciser que « le système éducatif est déjà mal-en-point et les mesures pédagogiques prises par le gouvernement face à la pandémie de la Covid-19 n’ont fait qu’aggraver la baisse de niveau. Les perturbations engendrées par les cessations de classe, la distribution des kits anti-covid ou encore le recours à la distribution des cours et travaux pratiques ont entravé l’acquisition des connaissances chez les élèves malgaches”.
Blancs. Une réduction du temps d’apprentissage également déplorée par un autre participant de la région Atsinanana qui a souligné qu’ « avec les heures normales, le niveau n’est pas meilleur, l’on peut imaginer les impacts négatifs de ces réductions drastiques des heures d’apprentissages ». Les premiers indicateurs seraient déjà visibles si l’on se réfère à un représentant de la DIDEC de la région Itasy. « Les résultats des évaluations et examens blancs ont démontré une baisse inquiétante du niveau scolaire dans notre région », interpelle le responsable. Avant de renchérir « le niveau actuel est alarmant car si l’on prend un élève de classe de troisième par exemple, son niveau équivaut à celui d’un élève de classe de cinquième. Il en est de même pour un élève de classe de terminale qui se retrouve avec un niveau de classe de première ». Face à la situation, des pistes de solutions ont été proposées par les acteurs. « La mise en place de cours de remise à niveau avant la fin de l’année scolaire actuelle », figure parmi les solutions les plus avancées. « La distribution des cours en format audio que les élèves pourraient écouter à travers les radio-cartes », figure également dans la liste des recommandations venant des intervenants. À un mois de la fin de l’année scolaire, les partages des acteurs œuvrant dans le secteur de l’enseignement interpellent sur l’avenir des élèves malgaches mais aussi de la nation.
José Belalahy
