La stabilité politique et la bonne gouvernance déterminent l’émergence de Madagascar, a indiqué un membre de la diaspora malgache en France, Eddy Ramanirabahoaka. La Grande Île a vécu 4 républiques durant ses 61 ans d’indépendance (1960-2021). Mais en vain, elle a été classée parmi les pays les plus pauvres de la planète. Pour l’émergence de Madagascar, ce membre de la diaspora a véhiculé l’adoption de la politique de l’autofinancement par l’amélioration des recettes fiscales. Il a fait allusion au « come-back » de l’impôt symbolique notamment « l’impôt individuel » (hetraisan-dahy) pratiqué pendant la période de la royauté, de la colonisation et de la première République de Madagascar. Chaque citoyen malgache, homme ou femme, âgé de plus de 21 ans, devrait verser au moins 1 000 Ar par mois, soit 12 000 Ar par an à la Caisse de l’Etat selon son pouvoir d’achat. Si l’on estime la taille de cette population à 10 000 000 personnes, la recette fiscale pourrait atteindre au moins 120 milliards d’ariary et s’élever à 360 milliards d’ariary par an.
Au service du développement
La diaspora malgache à l’étranger composée d’environ 200 000 personnes, dont la majorité installée en France, doit contribuer au renflouement de la Caisse de l’Etat par la mise en place d’un Fonds de diaspora. Si on estime que 125 000 membres de la diaspora malgache dans le monde versent chacun 600 euros par an, le Fonds de diaspora pourrait atteindre 75 000 000 euros par an, soit environ 300 milliards d’ariary. Il est à noter que les membres de la diaspora éthiopienne ont pu transférer dans leur pays 6,4 milliards de dollars (environ 20 000 milliards Ariary) au cours de l’année fiscale 2015/2016. Si les dirigeants actuels parvenaient à concrétiser cette politique d’autofinancement par le biais de ces deux systèmes, une importante somme serait collectée pour financer les grandes infrastructures, notamment celles axées sur le secteur eau et électricité, a martelé Eddy Ramanirabahoaka. Et lui d’ajouter que l’eau permet la survie de la population malgache, elle est donc plus qu’une priorité. Les investissements par initiative malgacho-malgache dans ce secteur, en l’occurrence l’adduction d’eau potable, l’irrigation et l’installation de barrages hydro-électriques vont probablement conduire Madagascar vers l’émergence. Ce membre de la diaspora a fait remarquer qu’il y a complémentarité entre autofinancement et bailleurs de fonds traditionnels. Cette initiative sera insignifiante si elle n’est pas accompagnée d’une politique de bonne gouvernance. Le renforcement de la lutte contre les détournements de deniers publics, les trafics illicites de patrimoine et de ressources minières et la corruption doit être appliqué.
Recueillis par Dominique R.