Le 23 juin dernier, « Fahavalo » a été projeté à l’Alliance Française d’Antsiranana. Ce film de Marie Clémence Andriamonta Paes a été apprécié par les étudiants de l’Université d’Antsiranana.
Peu d’habitants à Antsiranana savent que l’insurrection de mars 1947, dans leur ville, a été tuée dans l’œuf. En effet, l’histoire est mal racontée par des « survivants » qui prétendent être les héros de la « guerre ». Une « guerre » qui s’est déroulée il y a 74 ans. En écoutant leur histoire rocambolesque, certains citoyens s‘imaginent des scénarios de film de Rambo. En fronçant les sourcils, ces charlatans font croire à leurs auditeurs que leurs rides étaient une preuve tangible. Pourtant, ce front barré de plis n’avait que 5 ans lors de la déclaration de l’Indépendance de Madagascar par Philibert Tsiranana.
Évoquer l’histoire en toute neutralité, tel est le devoir des historiens comme Radebason. Une tâche difficile, surtout quand ils ont en face d’eux des citoyens plongés profondément dans une crise identitaire. Le désintéressement engendre une conséquence funeste : la déculturation. Un problème qui gangrène la société malgache actuelle.
Donc, malgré les efforts qu’ils se donnent, les spécialistes du passé sont souvent accusés de ne pas accomplir leur mission. L’histoire contemporaine malgache a pourtant fait couler beaucoup d’encre chez les chercheurs locaux. Mais rares sont ceux qui lisent leurs œuvres. Alors, les historiens ont trouvé une autre manière de vulgariser l’histoire, en organisant des conférences dans les centres culturels.
Iss Heridiny
