
La Lettre de Politique de Décentralisation Emergente a été adoptée par les deux Chambres du parlement lors de la première session ordinaire du parlement qui vient d’être clôturée la semaine dernière. « C’est une étape importante qui vient d’être franchie en matière de décentralisation », a noté le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa. Cette adoption est non seulement de nature à rassurer les acteurs, mais boostera également les moyens à la disposition du département du ministre d’atteindre les objectifs en matière de décentralisation car ce document « constituera le cadre de référence pour toutes interventions futures en matière de décentralisation, de développement local et de gouvernance locale dans le pays », a-t-il soutenu.
Acteurs. Et la volonté d’avancer est affichée. La « Lettre de Politique de Décentralisation Emergente entend non seulement capitaliser les acquis du processus, resté inachevé, mais aussi relever les défis politiques, stratégiques et organisationnels, tant structurels qu’opérationnels, qui empêchent l’effectivité de la décentralisation à Madagascar », a soutenu Tianarivelo Razafimahefa. Déjà que le document a été déjà dopé par l’implication de différents acteurs durant son processus d’élaboration, notamment les représentants des collectivités territoriales décentralisées, les organisations de la société civile, les ministères sectoriels ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Réformes. La stratégie apportée par la nouvelle politique, qui va permettre de retrouver le dynamisme nécessaire à l’effectivité de la décentralisation dans le pays, sera axée sur les « réformes institutionnelles et territoriales, la territorialisation des politiques publiques, la responsabilisation et autonomisation des collectivités territoriales décentralisées, la participation citoyenne dans le choix de politique locale et contrôle citoyen, les transferts de pouvoirs, de compétences et délivrance de services publics locaux ainsi que le financement de la décentralisation ».
Engagement. Ce passage obligé au parlement donne alors le coup d’envoi d’un rythme qui va être soutenu pour mettre en œuvre la nouvelle politique de décentralisation. « L’élaboration d’un programme de mise en œuvre des orientations dans un Plan national de décentralisation émergente (PNDE) », qui « définira les engagements clairs, chiffrés et circonscrits dans le temps des ministères sectoriels afin de garantir leur redevabilité par rapport à ce processus de décentralisation et de territorialisation des politiques publiques », sera alors la prochaine étape, nous indique une source au courant du dossier. Et dans ce cadre, des consultations régionales sont prévues et en ce mois de juillet 2021, a-t-on toujours indiqué. « Ce processus nécessitera une forte implication et appropriation nationale, que ce soit au niveau du Gouvernement afin d’en assurer le portage politique, qu’au niveau des élus et acteurs territoriaux », a justifié le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. Et « l’enjeu étant de traduire dans la gouvernance publique l’application effective du principe de subsidiarité qui sous-tend la décentralisation à travers la territorialisation des politiques publiques », poursuit-il.
Rija R.