Une sœur religieuse quitte sa communauté pour pouvoir jouir de son salaire.
Sœur Raline préfère garder son salaire plutôt que de le donner à la communauté religieuse à qui elle appartient « corps et âme ». Rien à faire, son cœur ne balance pas. La règle l’oblige à le remettre à ses supérieures. C’est grâce aux sacrifices de la communauté que la Sœur Raline a pu terminer ses études paramédicales et obtenir le travail qu’elle exerce. La moindre redevabilité était de remettre ce qu’elle gagnait à qui de droit. Comme elle n’a pas voulu obéir à la discipline qui régit sa communauté, la Mère Supérieure lui a interdit de porter son accoutrement de bonne sœur. Qu’importe, Sœur Rafine ne s’est pas laissée intimider. Elle a préféré renoncer à la vie spirituelle pour laquelle elle avait prononcé ses premiers vœux de fidélité et de chasteté, et retourner à la vie matérielle, qui lui procure plus de bien-être et de satisfaction, et ce, malgré les sermons de Monseigneur l’Evêque et les bonnes paroles de la Mère Supérieure. Il faut croire que les études de médecine lui ont fait tourner la tête et qu’elle a atteint le point de non-retour, littéralement.
Toujours Masera. A l’hôpital où elle travaille comme sage-femme, tout le monde sait qu’elle a été révoquée, mais on l’appelle toujours Masera. Est-ce qu’elle a un petit ami ? Elle sait se faire discrète. On ne lui fait plus confiance à la maternité. Elle commence à avoir mauvais caractère et frôle l’orgueil et la vanité, des péchés que l’Eglise ne pardonne pas. Elle jalouse ses collègues et se sent toujours évincée de la chapelle. On n’ose pas lui reprocher ses agissements. On voit en elle une bonne servante de l’église. On se tait. On s’étonne, toutefois, que les fidèles changent de file chaque fois qu’elle distribue l’hostie pour la Communion. La Sœur Raline se demande ainsi pourquoi les gens ont changé de comportement, et prennent le rang d’à côté pour recevoir le Corps du Christ, alors que c’est la même hostie !
Charles RAZA