
Le taux de couverture vaccinale pour les enfants de 12 à 23 mois a largement chuté à Madagascar. Il est actuellement de 37,8% contre 70% à 76% en 2013
Catastrophique. C’est le moins que l’on puisse dire du taux de couverture vaccinale à Madagascar pour les enfants de 12 à 23 mois dans les 22 régions. Selon les résultats officiels de l’Enquête de couverture vaccinale (ECV 2021) présentés hier au Carlton Anosy , seuls 37,8% des enfants de cette catégorie d’âge ont reçu toutes les doses requises pour les protéger contre les maladies évitables par la vaccination. Tout en sachant qu’un enfant est complètement vacciné s’il a reçu tous les antigènes suivants : TBCG, VPO (1, 2, 3), DTC-HepB-Hib (1, 2, 3), PCV10 (1, 2, 3), Rota (1, 2), VPI, VAR1. « Nous sommes encore au-dessous des objectifs visant le taux de vaccination des enfants à 95%. La baisse d’immunité collective révèle un risque important de résurgence d’une épidémie » , selon le Directeur du programme élargi de vaccination (DPEV) , auprès du ministère de la Santé publique , Dr Rivomalala Rakotonavalona. A noter que la collecte des données a été confiée à l’Institut national de la statistique (INSTAT) et s’est déroulée du 1er avril au 30 mai 2021 dans les 22 régions.
Zéro dose. Les résultats de cette enquête révèlent toujours que 17,8% d’enfants de 12 à 23 mois sont estimés être non-vaccinés ou n’ayant aucune preuve d’avoir reçu au moins une des doses mentionnées en haut. C’est dans les régions Melaky , Sofia et Boeny qu’on répertorie les proportions les plus élevées d’enfants non-vaccinés qui sont comprises entre 34% à 37%. Compte tenu de ces indicateurs de l’ECV2021, Madagascar est encore loin d’atteindre les objectifs du Plan d’action mondial pour les vaccins (PAMV) en termes de couverture vaccinale qui vise au moins 90% au niveau national et 80% au niveau régional.
Inégalités. La couverture vaccinale varie d’un antigène à un autre et d’une région à une autre avec des écarts variables entre les deux couvertures. D’après toujours le Dr Rivomalala Rakotonavalona , le milieu de résidence influence fortement la couverture vaccinale , elle est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural. Il y a également l’éloignement des centres de vaccinations, l’insécurité ou encore les us et coutumes dans certaines localités du pays.
Narindra Rakotobe