Le président Hery Rajaonarimampianina est de retour au pays après avoir assisté à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence en France et participé au 34e sommet des chefs d’ Etat et de gouvernement de la SADC à Victoria Falls au Zimbabwe. Sa déclaration à l’issue du sommet a fait l’effet d’une bombe. Il a annoncé le retour au pays des exilés politiques dont le président Marc Ravalomanana. Le président de la République n’en fait plus un cas particulier depuis qu’il a déclaré à l’aéroport d’Ivato au retour des Etats-Unis où il a été l’invité du président américain Barack Obama qu’il prend en main la tête de la réconciliation nationale.
En avant la réconciliation !
Le retour des exilés politiques y compris celui d’Afrique du Sud n’est plus qu’une suite logique de sa déclaration en faveur de la réconciliation. Hery Rajaonarimampianina ne veut pas rester sur une ambiance d’échec dans un domaine aussi sensible et délicat. En effet, depuis la signature de la Feuille de route pour la sortie de crise, l’article 20 n’a jamais pu encore être appliqué au point d’avoir constitué un goulot d’étranglement de nombre de négociations politiques et diplomatiques. Les dirigeants de la période de transition n’ont jamais voulu que Marc Ravalomanana et sa famille reviennent au pays. Ils ont toujours empêché ce retour par divers moyens dont les fameux « notam » aux compagnies aériennes sud africaines de transport qui ont défrayé la chronique sous la risée du public. Hery Rajaonarimampianina devenu président de la République définit une position d’ouverture qui ne plaît certainement pas à ses anciens alliés mais qui distingue sa personnalité. « Lorsqu’il s’agit de Madagascar, il n’y a plus de camp » lançait-il lors de son investiture en ajoutant « je demande à mes amis de me laisser libre, libre d’aller vers les autres, libre d’aller vers celui qui n’a jamais été mon ami, qui n’a jamais appartenu à notre clan, à notre famille politique et parfois même qui nous a combattu ». L’objectif est esquissé depuis longtemps. Hery Rajaonarimampianina veut un développement dans la réconciliation nationale. Il est tout simplement en train de jouer son rôle de président de tous les Malgaches sans distinction. La route de réconciliation a toujours été parsemée d’obstacles. Le FFKM, le FFM, les anciens présidents de la République, les organisations de sociétés civiles en savent quelque chose en n’arrivant pas à les écarter. La IVe république semble avoir plus de latitude avec la reconnaissance internationale retrouvée. Il n’appartient plus qu’aux Malgaches de réussir à faire route ensemble vers un avenir meilleur. Une grande étape de la réconciliation sera entamée bientôt avec le retour au pays des exilés politiques.
Zo Rakotoseheno