Philippe Bonaldi, l’homme aux multiples activités (restaurateur, musicien, écrivain, et bien d’autres encore), vient de sortir ces jours-ci son nouveau livre « 685 pensées furtives extraites du cerveau ». Toujours très amical avec les Malgaches, il a pris soin de nous envoyer une version numérique. Ceci dit, la version papier est accessible dans la Grande Île chez No Comment.
685 pensées furtives extraites du cerveau, un bien joli titre pour un ouvrage peu commun. Le titre est assez explicite, le contenu du livre se résume à diverses pensées extraites d’un cerveau, sans doute celui de l’auteur. En effet, pour mieux comprendre la genèse du livre, Alain Eid dans sa préface raconte qu’après un AVC qui a failli « laisser [l’artiste] moitié légume sur le carreau », il aurait tenté d’en tirer une morale, « rigolote si possible ». C’est ainsi que ce recueil, si on peut le qualifier comme cela, de pensées, de bouts rimés, de propos de comptoirs et de calembours est né. L’ouvrage se divise en plusieurs parties pour offrir un meilleur repère aux lecteurs. Ainsi, on y trouvera différentes thématiques : Docteur, Musique, Argent, Évidences, Encore les cons, Voyages et douanes, et j’en passe. Il y en a tellement, et c’est tout à fait normal étant donné l’âge de l’auteur, et surtout les nombreuses expériences qu’il a dû vivre sur le vieux continent, aux Etats-Unis, en Amérique Latine, ou dans les îles [La Réunion, Madagascar, etc.].
Poésie bonaldienne. L’écriture est poétique, la lecture est agréable. Toutefois, il y a des risques que certains lecteurs ne comprennent pas tout à fait l’utilité d’un tel livre. Et pourtant, il y a des leçons à apprendre de tout [le monde], surtout d’une personne qui est passée à deux doigts de la mort. D’ailleurs à ce sujet, le livre nous dit d’emblée « ceux qui disent qu’ils sont passés à deux doigts de la mort, logiquement il leur en reste huit ». On y trouve de tout, des blagues bonaldiennes, de l’ironie, des réflexions profondes, des calembours, bref, tout ce que Bonaldi a pu penser durant toute sa vie, un extrait : « La brigade devrait s’en inspirer, la musique adoucit les mœurs ». Et le génie se trouve peut-être là, quand bon nombre rêvent de dire tout haut ce qu’ils pensent, Philippe Bonaldi, lui, a fait mieux, il les a couchées sur le papier. Mais encore, chaque pensée est exprimée d’une manière intelligente qu’on peut être amené à les ressortir pour faire l’intéressant dans une conversation, à moins d’en comprendre le sens bien évidemment. C’est un de ces livres à feuilleter au gré des envies et des humeurs, et qui permettrait peut-être d’amuser les personnes ayant vécu l’expérience de l’AVC.
Concernant l’actualité musicale de Philippe Bonaldi, il prépare actuellement un album où il devrait chanter Bukowski. On vous en dira plus le moment venu.
Anja RANDRIAMAHEFA
