
Parallèlement aux vaccins, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) relance la piste de traitements par des médicaments s’appuyant sur la médecine traditionnelle dans un contexte épidémique marqué par le variant Delta.
Au plus fort moment de la première vague de coronavirus, le milieu scientifique mondial n’avait pas caché son scepticisme par rapport à l’efficacité du Tambavy Covid-Organics produit à Madagascar. D’aucuns sont allés jusqu’à dire que « le CVO est un remède diplomatique voire politique » lancé par le pouvoir malgache, notamment par le président Andry Rajoelina qui a fait sa promotion bien avant l’apparition des premiers vaccins contre la Covid-19.
Essai clinique. Même l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a émis au début des réserves sur ce « remède traditionnel amélioré » à base d’artemisia, avant de se raviser par la suite, en apportant un appui technique et un suivi au déroulement de l’essai clinique Phase III sur le CVO+curatif sous forme de gélules à base d’extraits lyophilisés d’artemisia annua et dont les résultats ont été rendus publics par le gouvernement malagasy.
Avis scientifique. Tout en félicitant l’équipe du Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques (CNARP) pour la conduite de l’essai clinique dans le respect de la réglementation nationale et du protocole de recherche proposé, l’OMS a reconnu le 5 juillet dernier, dans sa déclaration sur l’essai clinique du CVO+ curatif que « la réalisation de l’essai clinique à Madagascar apporte des données que le Comité d’experts examinera très prochainement et apportera un avis scientifique indépendant sur les résultats obtenus, conformément aux normes et procédures en matière d’essais cliniques, et avisera sur les prochaines étapes, comme il avait été indiqué au gouvernement malagasy lors la préparation de l’essai clinique ».
Trois traitements. Un mois après la Déclaration en question, l’OMS a fait savoir qu’elle n’a pas abandonné la piste d’un traitement malgré l’existence de plusieurs vaccins. Le Directeur général de l’OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait savoir que trois traitements seront ainsi testés, entre autres et non des moindres, l’artésunate qui est « en réalité, un dérivé semi-synthétique du groupe de l’artémisinine qui est elle-même une substance active médicamenteuse isolée de la plante Artemisia annua », pouvait-on lire sur le site de La Nouvelle Tribune en date d’hier.
Recommandation. Le journal béninois d’ajouter que « cette plante est par ailleurs la principale substance du covid-organics utilisé par les Malgaches ». En premier lieu le président Andry Rajoelina qui « avait mis en avant l’artemisia il y a quelques mois ». Des laboratoires connus et reconnus comme l’Institut Max Planck de Potsdam en Allemagne avaient déjà rapporté que « les extraits d’Artemisia se sont révélés efficaces en laboratoire pour lutter contre le virus de la Covid-19 ». L’Agence spécialisée des Nations Unies dans le domaine de la santé publique de souligner dans sa Déclaration que « si un produit de la médecine traditionnelle s’avère sûr, efficace et de qualité garantie dans des essais cliniques randomisés, il sera pris en considération pour recommandation dans les directives de l’OMS. Une recommandation sur son utilisation peut conduire à une fabrication locale accélérée et à grande échelle ». Verra-t-on des génériques du CVO+ de Pharmalagasy ?
Recueillis par R.O