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jeudi, juillet 10, 2025
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Hugues Rajaonson : Priorité aux investissements directs étrangers et aux investissements locaux

Les investissements directs étrangers et les investissements locaux figurent parmi les clés de la relance économique. Malheureusement, les avantages comparatifs manquent cruellement à Madagascar.

Economiste et spécialiste des ressources naturelles, Hugues Rajaonson apporte régulièrement sa contribution dans le développement du pays. Et ce, à travers ses analyses sur la conjoncture économique. Hier, l’enseignant-chercheur qu’il est a rencontré la presse pour donner son avis sur le sujet d’actualité que sont les investissements.

Esprit commerçant

En précisant d’emblée qu’il ne fait pas de la politique politicienne et qu’il n’est en aucun cas, en quête d’un quelconque poste ministériel, Hugues Rajaonson qui est par contre très actif au sein de la société civile, n’a pas hésité à regretter le fait que les dirigeants qui se sont succédé n’aient pas réussi à inculquer un esprit d’investissement aux Malgaches. « Le problème à Madagascar c’est que , comme la plupart des pays africains, les gens ont avant tout cet esprit commerçant. On s’assoit et on attend des bénéfices », déclare-t-il. Une manière de dire qu’il n’y a pas suffisamment d’éducation pour investir. « Si on veut atteindre un développement durable, l’Etat doit prioriser, non seulement les investissements directs étrangers, mais aussi, les investissements locaux », selon toujours Hugues Rajaonson qui déplore, par ailleurs, un écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres. « A Madagascar, on assiste progressivement à une disparition de la classe moyenne ».

Accès au crédit

Et la solution, justement, c’est de rendre cette classe moyenne plus active et plus productive. D’où la nécessité de promouvoir les investissements non seulement pour créer le maximum d’emplois, mais également de créer une multitude d’entreprises locales. « C’est une option réalisable à travers la mise en place d’une politique de facilitation de l’accès au crédit en faveur des opérateurs et des promoteurs malgaches », soutient Hugues Rajaonson en précisant qu’il est même souhaitable d’accorder des crédits à taux d’intérêt négatif en faveur des promoteurs nationaux. « Les investissements directs étrangers doivent également être encouragés, à travers des mesures extrêmement incitatives ». Car pour lui, « la création de richesses à travers les investissements productifs est le meilleur moyen pour réduire l’écart entre les riches et les pauvres ». Mais cette politique de création massive d’entreprise doit aussi passer par les investissements publics en infrastructures.

Non compétitivité

Sur ce point, justement, la compétitivité de Madagascar est handicapée par le manque d’infrastructures. A commencer par les infrastructures énergétiques qui nécessitent énormément d’investissements. Ou encore les infrastructures routières et aéroportuaires. Parlant d’ailleurs des investissements miniers, Hugues Rajaonson de marteler la non compétitivité de la Grande Ile, par rapport à d’autres pays miniers. « Depuis 2016, Madagascar a été rayé de la liste des pays miniers en raison notamment de l’absence d’avantages comparatifs ». Et la situation est aggravée par l’instabilité institutionnelle que craignent justement les grands investisseurs miniers. Par ailleurs, « la tendance actuelle au changement de code minier est devenue l’une des principales causes de la réticence des investisseurs à venir à Madagascar ». Surtout quand ce changement concerne particulièrement la révision à la hausse des taxes et redevances minières. En effet, cette option haussière envisagée dans le système de taxation fera encore fuir les investisseurs. « Les investissements miniers sont extrêmement à risque et personne ne s’évertuera à perdre son argent dans un pays à système fiscal pénalisant ».  En prenant le cas des grandes entreprises minières déjà opérationnelles, Hugues Rajaonson de préciser qu’outre les redevances qui font actuellement polémique, ces dernières paient également la TVA, les impôts sur les bénéfices et autres. En somme, si les autorités ne font pas attention, Madagascar risque de perdre aux changes.

R.Edmond.

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