Le Président du HVM Rivo Rakotovao rompt le silence qu’il a gardé pendant un bon moment. Durement attaqué par la presse à cause de sa plainte pour diffamation ayant entraîné le placement en détention préventive de deux journalistes, il s’est tu. L’affaire est close après le retrait de la plainte et la décision du juge de libérer les journalistes. Mais le bras de fer demeure avec une partie de la presse qui réclame la démission du ministre d’Etat du gouvernement. L’Exécutif ne se laisse pas impressionner par la pression en n’accédant pas à cette revendication. Rivo Rakotovao est le seul ministre d’Etat du gouvernement. Les composantes de son département qui comprend les infrastructures et l’aménagement du territoire, ne font aucun doute sur l’importance de sa nomination. Elle reflète pour l’Exécutif la confiance et la compétence pour la réussite de ses objectifs.
Réconciliation prudente
Hier en conférence de presse, c’est le président du HVM qui a tenu à émettre des précisions sur la politique de réconciliation nationale. Le retour sans condition des exilés politiques a nourri les conversations du public depuis que le dernier sommet de la SADC auquel a participé pour la première fois le président Hery Rajaonarimapianaina a recommandé l’application intégrale de la feuille de route de sortie de crise de septembre 2011. Pour le président du HVM, la réconciliation nationale que le président de la république a décidé de diriger ne se fera pas dans la précipitation, mais dans la prudence et des échanges en permanence pour éviter les échecs comme par le passé. Le président de la république est le Raiamandreny au dessus de la mêlée. Il prendra en considération tous les intérêts qui entrent en jeu. Rivo Rakotovao estime aussi que dans ce processus de réconciliation, l’indemnisation des victimes des crises successives devra être prise en compte. Le retour de Marc Ravalomanana sera intégré dans ce processus sans précipitation et sans favoritisme. Bref, la volonté de réussir la réconciliation nationale est affichée. Même si le HVM n’est pas signataire de la feuille de route, il soutient le président de la république dans sa décision de garant de la réconciliation nationale. Mais même si la précipitation est déconseillée dans la démarche, il ne faudrait pas non plus que les exilés et les prisonniers politiques dont certains sont incarcérés depuis plus longtemps que la période de transition, restent encore dans l’incertitude. Ceux qui ont besoin d’amnistie ne devraient-ils pas déjà en bénéficier pour soulager le climat politique de plus en plus tendus actuellement ?
Zo Rakotoseheno