Faravelo, 63 ans, a eu la jambe droite criblée de 3 balles. Son fils, 38 ans, est mort. Le sexagénaire est l’adjoint du chef de fokontany(FKT), dans une localité située à 40km du district d’Ampanihy Ouest. Les trois autres personnes venues à son secours, ont également été blessées par balles, et tout cela pour une histoire de pastèque.
À 1h00 du matin, le dimanche 4 juillet dernier, trois policiers se présentent chez Faravelo, le N°2 du FKT. Il a été accusé de vol par Tehentsoa, propriétaire d’une plantation de pastèques, qui a dépêché des policiers d’Ampanihysur place. Comme Faravelo tardait à sortir, les policiers ont défoncé sa porte. Sentant la menace, Faravelo a enjambé la fenêtre de l’autre côté, pour fuir, mais il a reçu des balles dans la jambe, ce qui l’a fait culbuter. Ameuté par le bruit du MAS 36 et de la kalachnikov, ses quatre fils sont venus à sa rescousse. L’un d’entre eux a reçu une balle en plein cœur, et est mort sur le coup. Les trois autres, ont tous été blessés, selon la version de la victime.
Tehentsoa, la cinquantaine, se disant propriétaire de plantation de pastèques, accuse Faravelo, le père de la victime, comme responsable de vol, et demande 300.000 ariary de dommages et intérêts. Faravelo défend son fils qui aurait ramassé des restes de pastèques au bord de la route, puis les aurait donnés à ses zébus. Il voulait bien dédommager Tehentsoa, mais pas en espèces. Insatisfait de l’arrangement, Tehentsoa s’est adressé d’abord à la Gendarmerie, puis à la Police. Est-ce une raison de faire tant d’histoire, pour des restes de pastèques ? La gendarmerie d’Ampanihy n’aurait pas donné raison à Tehentsoa, alors il a fait appel à la Police. Les trois policiers ont causé le drame. Outre la famille proche de la victime, il n’y a pas d’autres blessés. Le Directeur régional de la Police de Tuléar semble être très préoccupé, ayant pris connaissance du meurtre du jeune homme. Qu’importe l’heure de l’assaut, à 1h00 du matin ou à 6h00, il y a un mort et des blessés par balles. Est-ce que les trois policiers étaient porteurs d’un ordre de mission ? Pourquoi avoir tiré ? Ont-ils été agressés, donc en position de légitime défense ? Les quatre blessés sont tous des fils de la victime. Il n’y avait pas d’autres personnes de l’entourage.
L’affaire se trouve, en ce moment, entre les mains du Tribunal de Tuléar. Affaire à suivre.
Charles RAZA