
Beaucoup de femmes sont victimes de violences économiques dans le district d’Ampanihy. Les hommes préfèrent abandonner leurs foyers à cause de la pauvreté ambiante qui règne dans le Sud du pays.
« Mes enfants et moi avons été abandonnés par mon mari il y a trois ans car je ne travaille pas, je n’ai pas d’activité génératrice de revenus. Il est parti et j’ai dû faire face à la vie. J’ai dû me prendre en main et m’occuper toute seule de mes enfants ». Propos de Havosoa Lily Angelina, mère de trois enfants du district d’Ampanihy, victime de violence économique. Un abandon de foyer qui a mis Havosoa Lily Angelina dans une situation de pauvreté si l’on s’en tient à ses explications. « Pour survivre et subvenir aux besoins de mes enfants, j’ai dû me résigner à vendre des pistaches et du maïs au marché. Cela ne me permettait pas de faire beaucoup de chose », déplore Havosoa Lily Angelina. Le manque de travail, le faible niveau d’éducation et la quasi inexistence de formation professionnelle et professionnalisante, le tout ajouté à la culture locale, fait que beaucoup de jeunes filles dépendent des hommes pour vivre. Pour Havosoa Lily Angelina, la situation a toutefois changé depuis six mois. Elle a bénéficié d’une formation en coupe et couture et d’une dotation de kits de démarrage dans le cadre du projet prévention et réponses aux violences sexuelles basées sur le genre à Madagascar. Le projet en question est financé par le Royaume de Norvège et mis en œuvre de concert avec l’UNFPA Madagascar et le gouvernement malgache, via divers ministères tel que celui de la Population ou encore celui de la Sécurité publique. Il conviendrait de noter que le projet vise « à s’assurer que les femmes, les jeunes filles et les survivantes bénéficient d’une réponse multisectorielle intégrée leur permettant d’être résilientes face aux violences sexuelles et celles basées sur le genre ».
Améliorée. Organisée à Toliara, la formation en coupe et couture et la dotation en kits de démarrage ont marqué le début d’une nouvelle vie pour Havosoa Lily Angelina. « Une fois arrivée à Ampanihy, j’ai immédiatement commencé mon activité. Et ma vie a changé de façon considérable depuis six mois », note-t-elle. Activité que la mère célibataire a pu développer grâce au bouche-à-oreille et à une attention particulière donnée à la satisfaction de sa clientèle. « J’essaie de faire de mon mieux et de bien travailler afin de donner le meilleur à mes clients », explique-t-elle. L’entretien avec Havosoa Lily Angelina a également permis de noter que le kere, sévissant actuellement dans le Sud, impacte de façon considérable son activité. « Les gens ne pensent pas à commander des vêtements en ce moment. Ils sont plus occupés à trouver de quoi se nourrir. La couture est reléguée au second plan », renchérit notre source. Face à la situation, la mère célibataire a décidé d’étendre ses activités en optant pour la vente de friperie. « J’ai pu économiser de l’argent pendant ces six mois d’activité. J’ai décidé d’acheter des balles de friperie avec l’argent que j’ai mis de côté. Je vends ces friperies et fais de la couture à la fois. Cela me permet de gagner un peu d’argent par ces temps difficiles », conclut Havosoa Lily Angelina.
José Belalahy





