
Dans le drame d’Ampanihy Ouest, le père Faravelo, blessé à la jambe droite, un fils décédé et trois autres blessés, s’est plaint aux autorités d’avoir été victime d’une attaque policière dans la nuit du 4 juillet. Lui-même, étant accusé pour vol de pastèques.
Le commissaire d’Ampanihy ayant accepté de rencontrer la presse tuléaroise, s’est décommandé au dernier moment. Pensant qu’il y aurait encore d’autres interprétations, il a préféré se taire.
Selon une source policière, le service commandé de police, composé de Mahareta, Rolland et Théodore, devait se rendre à Ampatiolombitivitsy, situé à 40 km du chef-lieu du district d’Ampanihy, le 4 juillet. En vertu de la procédure en vigueur, ils devaient être cinq en principe pour une procédure d’arrestation. Faute d’agents disponibles, le commissaire d’Ampanihy s’est contenté de trois éléments. Il devait faire son devoir, « la protection des vies et des biens des citoyens », suivant une plainte du cultivateur de pastèques relative à la destruction de ladite culture. Il savait que Faravelo, l’adjoint du fokontany (FKT) était une forte tête, il s’est donc attendu à une réaction similaire. Les trois policiers sont intervenus à une heure légale, soit 6 h 30. Quand ils sont arrivés chez Faravelo, ce dernier les avait pris pour des « dahalo », ou des brigands. Il avait crié « au secours », selon toujours une source policière. Alors les voisins sont sortis, répondant à l’appel et menaçant avec des armes blanches. Certains individus se sont attaqués aux policiers pour s’emparer de leurs armes. « Finalement, ils se sont entretués », termine notre source policière. Puis le service commandé est retourné à Ampanihy.
Documents témoins. Le certificat médical établi par le Dr Vony Andrianjaka décrit un trou béant de 0,5 cm causé par une balle et un autre de 0,3 cm sur le visage de Faravelo, âgé de 63 ans. L’acte de décès de son fils de 29 ans, transcrit le 5 juillet à la Commune Urbaine d’Ampanihy Ouest (CUA), déclare le décès à 4h00, et a été rapporté par un membre de la famille. Le rapport du chef FKT à l’endroit du maire de la CUA, pointe du doigt la police des lieux comme responsable du drame. Enfin, le procès verbal, le plus accablant, est certainement celui du 19 juillet, fait à Ampanihy, et signé par une douzaine de responsables, dont l’adjoint du commissaire de police d’Ampanihy, le 2e adjoint au maire et le représentant du chef du district, affirmant sans hésitation que les balles qui ont causé blessures et décès, sont d’origine policière. Il reste à savoir qui aura le dernier mot pour rendre la justice : l’administration judiciaire ou le Dinabe (convention entre les communautés locales, homologuée par le tribunal) ?
Charles RAZA