Les Sakalava sont les premiers occupants, bien qu’à faible effectif, de la partie Nord de Madagascar, incluant l’actuelle Région Diana. Les Antakarana, l’ethnie actuelle qui occupe traditionnellement cette partie Nord, sont issus d’une branche des Sakalava originaires du Menabe, lesquels ont migré le long de la côte occidentale vers cette partie Nord, à la suite de disputes claniques. Le rite du Tsangatsaina marque d’ailleurs la cession de ce territoire, initialement sakalava, aux nouveaux venus qui ont instauré définitivement leur royaume sur les lieux. Ces nouveaux migrants ont pris le nom d’Antakarana en référence au cadre géographique des massifs calcaires de l’Ankarana.
Ces Antakarana, devenus autochtones, sont fortement empreints de la religion islamique. Ils occupent la région Nord de l’île s’étendant d’Ambilobe au Cap d’Ambre. Faiblement peuplé, le Nord de Madagascar est la région où les migrants du reste de la Grande Île et des Comores sont proportionnellement les plus nombreux. Les principaux migrants sont les Tsimihety, les Betsimisaraka, les Antandroy, les Antesaka, les Betsileo, les Bara, les Antanosy, les Sihanaka… En guise de comparaison, les Antakarana et les Sakalava du nord de Madagascar, plus précisément de la ville d’Antsiranana, ont presque les mêmes spécificités culturelles. Les deux communautés valorisent les fondements de base de leurs us et coutumes : les ancêtres, les tabous, les tromba, la sorcellerie, la circoncision, les rites de funéraille et de mariage, les religions surtout l’Islam, qui occupe une position de force dans cette région septentrionale de Madagascar. Ces deux cultures dont le sens extraordinaire du respect vis-à-vis des ancêtres, ou des sites funéraires, est accompagnée d’une cohésion sociale, se trouve actuellement menacées par l’arrivée du tourisme de masse qui laisse derrière lui des nouvelles mentalités incontrôlables et un mode de vie non conforme à celui des Antakarana et/ou des Sakalava. Tout le monde, plus spécialement les jeunes, se comportent à l’européenne ou à l’américaine.
La majorité des activités socioculturelles à l’instar de l’érection du mât royal, chez les Antakarana, sont en voie de disparition. Ici, s’ajoute la question du mariage. Chez les Sakalava par exemple, le mariage se faisait entre individus de même classe sociale : les aristocrates (ampanjaka, andriana) entre eux ; les gens du peuple (vahitry) entre eux ; et les esclaves (andevo) entre eux.
Recueillis par Iss Heridiny