
L’interdiction concernant l’organisation des cérémonies d’exhumation n’est pas encore levée. Les décès dus à la peste pulmonaire à Arivonimamo sont probablement liés à cette coutume, d’après les hypothèses du ministère de la Santé.
Une année après la mise en place de l’état d’urgence sanitaire, les autorités n’ont pas encore levé l’interdiction du « famadihana » ou la cérémonie d’exhumation. Une mesure qui a été prise pour éviter les rassemblements dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Mais puisque la saison pesteuse pointe déjà son nez et a fait des victimes, la vigilance est toujours de mise. D’après le directeur général de la médecine préventive (DGMP), le Dr Fidiniaina Randriatsarafara auprès du ministère de la Santé publique, l’Etat n’a pas encore donné son feu vert pour autoriser l’organisation de ce type de cérémonie. Pourtant, le poids de la tradition étant, on continue à en organiser dans certaines régions en fonction du contexte local. « Nous devons redoubler de vigilance car la peste sévit du mois d’août en avril. Les précautions sont identiques à celles de la Covid-19, notamment le port du masque et le lavage des mains avec du savon » , a-t-il précisé.
Les victimes se multiplient. Concernant la peste pulmonaire dans la commune Miandrandra, Arivonimamo dans le district, le nombre des décès s’élève actuellement à sept, informe toujours le Dr Fidiniaina Randriatsarafara. Il a aussi noté dans la foulée que le ministère est actuellement en train de déterminer les causes de ces décès. Cependant, il y a une forte probabilité que les victimes aient contracté cette maladie durant la cérémonie d’exhumation, a-t-il supposé. « Il se pourrait que le cadavre déterré ait contracté la peste et au moment de son exhumation, la bactérie a infecté l’assistance », a-t-il expliqué. Ce responsable a aussi indiqué que 22 pestiférés se trouvent encore à l’hôpital mais leur état de santé s’est déjà amélioré, d’après toujours ce responsable.
Prévention renforcée. Pour briser la chaîne de transmission de cette maladie, le ministère de la Santé prévoit de mettre en place tous les dispositifs nécessaires. Il y a entre autres l’installation des barrières sanitaires à l’entrée des régions Analamanga, Vakinankaratra et Bongolava pour la prise des températures. Des médicaments ont également été distribués aux personnes qui sont entrées en contact avec les malades. Les autorités locales ont aussi procédé à la désinfection des lieux et à la capture des rats qui sont vecteurs de la peste. Le DGMP sollicite les personnes qui présentent des signes suspicieux à se rendre dans les centres de santé et de ne pas attendre que leur état de santé se dégrade. « Il est fortement conseillé de rejoindre les centres de santé lorsque ces signes apparaissent : fièvre, maux de tête, frissons ou encore fatigue. Les médicaments pour soigner la peste sont gratuits », conclut le Dr Fidiniaina Randriatsarafara.
Narindra Rakotobe