- Publicité -
mardi, juillet 1, 2025
AccueilÀ lireSommet à cinq en perspective : Rajoelina et Ravalomanana, difficiles à réconcilier

Sommet à cinq en perspective : Rajoelina et Ravalomanana, difficiles à réconcilier

Ces deux hommes devraient faciliter la réconciliation nationale promise par le président Hery Rajaonarimampianina.
Ces deux hommes devraient faciliter la réconciliation nationale promise par le président Hery Rajaonarimampianina.

La plus dure tâche pour le président Hery Rajaonarimampianina ou le FFKM qui insiste sur le sommet à cinq sera de réconcilier ces deux anciens présidents.

Malgré la réticence du FFKM, le processus de la réconciliation nationale semble être de nouveau en marche depuis que le président de la République Hery Rajaonarimampianina a déclaré sa détermination à mener à bon port cette réconciliation. Après sa déclaration, le chef de l’Etat a reçu l’ancien président Didier Ratsiraka. La rencontre s’est déroulée dans la discrétion totale, mais on peut imaginer que la rencontre était la suite logique de ce qu’a annoncé le président Hery Rajaonarimampianina à son retour du Sommet Etats-Unis-Afrique. S’il faut respecter la logique, le président de la République devrait recevoir à leur tour l’ancien président Zafy Albert et l’ancien président de la transition Andry Rajoelina qui est cependant absent du territoire national depuis un certain temps. Quant à l’ancien président Marc Ravalomanana qui n’est pas encore en possession de son passeport diplomatique lui permettant de retourner à Madagascar, Hery Rajaonarimampianina serait obligé de faire le déplacement en Afrique du Sud.

Conditions de réussite. Entre le président Hery Rajaonarimampianina et les deux anciens présidents Didier Ratsiraka et Zafy Albert, il n’y aurait pas de gros problèmes car en fait, ces derniers ont eu finalement ce qu’ils ont revendiqué comme droits à l’Etat en tant qu’anciens présidents. Seulement pour l’amiral Rouge, il faudra rapidement rehabiliter sa résidence à Faravohitra. Zafy a déjà la sienne à Ivandry. Quant à Andry Rajoelina, le courant risquerait de ne pas bien passer car à chaque rencontre, le chef de file du Mapar serait obligé d’évoquer le droit de sa plate-forme politique de « présenter » le nom du premier ministre conformément à l’article 54 de la Constitution qui stipule que « le président de la République nomme le premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ». De même pour l’exilé d’Afrique du Sud qui ne manquera pas de soulever le problème de son passeport avant de discuter de la réconciliation nationale avec le chef de l’Etat. Alors qu’à entendre le président national du parti au pouvoir (HVM), le ministre d’Etat Rivo Rakotovao, c’est après la réconciliation nationale que Marc Ravalomanana devrait rentrer au pays. Mais, le plus dur pour le président Hery Rajaonarimampianina, c’est de réconcilier Marc Ravalomanana et son tombeur Andry Rajoelina. Or, c’est une des conditions de la réussite du sommet à cinq étant donné qu’ils étaient les principaux protagonistes de la crise de 2009.

Gouvernement d’union nationale. Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se sont déjà rencontrés plusieurs fois durant le processus de sortie de crise à Madagascar. Des rencontres ont eu lieu à Pretoria (Afrique du Sud), à Maputo (Mozambique), à Addis Abeba (Ethiopie) et aux Seychelles. Ces rencontres ont abouti à la signature d’une feuille de route, certes, mais les deux hommes ne se sont jamais entendus sur la façon de diriger ensemble le pays. Des accords ont été contractés, mais ils ont été vite foulés aux pieds. Marc Ravalomanana ne serait pas prêt à digérer ce qu’Andry Rajoelina lui a fait subir en 2009. Tiko n’arrive pas à se rétablir jusqu’à présent. Quoi qu’il en soit, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ne devraient pas constituer un obstacle à la réconciliation nationale. Mais, la question est de savoir si après la réconciliation nationale, le président Hery Rajaonarimampianina sera obligé de procéder à la recomposition de son gouvernement en tenant compte des forces politiques qui accepteraient de diriger avec lui. Bon nombre de formations politiques pensent déjà à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale même s’il y a déjà un président démocratiquement élu.

R. Eugène

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser