Feux de brousse, culture sur brûlis, exploitation minière illégale, défrichement des forêts pour en faire des champs agricoles. Des exemples de pratiques qui entraînent la perte des espèces floristiques à Madagascar. Des situations qui semblent incontrôlables et qui continuent malgré les efforts des acteurs pour préserver la biodiversité.
« Selon les résultats des suivis écologiques pilotés au sein des AP, la déperdition des espèces floristiques est bien plus importante que celle des espèces faunistiques ». C’est ce qu’on peut lire dans le rapport annuel 2020 publié par la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar ou FAPBM. Le document de 60 pages interpelle sur la situation de perte de la biodiversité qui règne depuis l’année 2020 à Madagascar. En effet, selon la FAPBM, « le nombre d’espèces floristiques en danger critique d’extinction (CR) est passé de 47 à 52 ». Un nombre qui pourrait « augmenter proportionnellement aux pertes en habitats naturels, leur fragmentation étant la principale cause de perte de la biodiversité à Madagascar ».
Hausse. Le document relate également que le niveau de menace a considérablement augmenté depuis l’année 2020. Ce, à cause d’une « hausse exponentielle des infractions et des délits environnementaux ». Des pressions qui auraient plus impacté certaines aires protégées que d’autres. Le FAPBM de prendre le cas de l’intensification des coupes sélectives de bois précieux et de bois de construction dans les Aires protégées de l’écorégion de l’Est (Midongy du Sud, Zahamena, Mananara-Nord, Masoala, Makira et Ambatovaky). La hausse du nombre des espèces en danger critique d’extinction serait également observée du côté de la faune du pays. En effet, le chiffre est passé de 37 à 42 espèces, soit cinq espèces de plus par rapport aux chiffres de 2019. La FAPBM révèle ainsi qu’outre « la perte des habitats naturels de ces animaux et le trafic de tortues qui se sont multipliés par rapport à 2019, plusieurs cas de braconnage et de piégeage d’animaux ont été recensés ».
Recueillis par José Belalahy