
L’Etat a levé l’état d’urgence sanitaire vendredi dernier ainsi que l’ouverture des frontières qui ont été annoncés par le président de la République lors de son dernier déplacement en France. Une décision prévisible compte tenu des statistiques officielles concernant les cas de Covid-19 qui ont chuté depuis quelques semaines. La courbe épidémique s’est améliorée et les formations sanitaires enregistrent de moins en moins de cas. La levée a donc précédé les festivités lors de l’inauguration du nouveau stade « Kianja Barea » à Mahamasina de samedi dernier, auxquelles plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été invitées pour célébrer le nouvel édifice « manara-penitra ».
Relâchement. Mais la décision, qui a visiblement vocation à donner un coup de fouet à la relance de l’économie, n’écarte pas une menace de rebond épidémique qui pèse sur le pays. Madagascar n’est pas encore sorti de l’auberge vis-à-vis de de la pandémie étant donné non seulement le faible taux de couverture vaccinale actuel, mais aussi le relâchement manifeste et flagrant quant au respect des gestes barrières et de la distanciation physique. Beaucoup ont oublié le port du masque en public, s’abstiennent de se laver systématiquement les mains ; et les dispositifs sanitaires dans les bureaux administratifs commencent à disparaître.
Sensibiliser. Face à cette situation, l’Etat ne compte pas lâcher prise. La police nationale veut rester mobilisée pour faire respecter les mesures sanitaires dans les lieux publics et les transports en commun. Depuis samedi dernier, les agents de la police nationale inspectent les dispositifs sanitaires au niveau des lignes de transport urbain pour lesquelles le manquement au suivi des mesures est plus fréquent. Là où l’utilisation du gel hydroalcoolique et le port du masque devraient être de rigueur, on commence à circuler depuis quelques semaines avec le visage nu, les mains sales, et des banquettes où s’entassent plusieurs voyageurs. « La police va sensibiliser au respect des gestes barrières et compte sur l’initiative de tout un chacun pour se protéger face à la pandémie », soutient-elle sur sa page officielle. Dans la ville de Toamasina, lors de la première vague de la pandémie en 2020, l’intervention quasi-musclée des forces de l’ordre en faveur du respect des mesures sanitaires a pu redresser la situation épidémique en un temps record.
Jeunes. Pour éviter le rebond épidémique, l’Etat a également mis en place une stratégie anti-Covid basée, cette fois-ci, sur la vaccination. Lors du Conseil des ministres de la semaine dernière, le gouvernement a annoncé la commande de huit millions de doses de Janssen, grâce au soutien financier de la Banque mondiale. L’objectif étant d’étendre la campagne vaccinale aux plus jeunes, afin d’atteindre les quatre millions de vaccinés en 2022, et les dix millions en 2023, selon les chiffres avancés par le chef du gouvernement en juillet dernier. Depuis l’arrivée en août dernier des premières doses de Janssen, seuls les seniors, les personnes présentant des comorbidités ainsi que celles devant voyager à l’extérieur pour des raisons professionnelles et scolaires, sont prioritaires pour les vaccins. Mais à partir de cette semaine, les injections seront ouvertes aux personnes de plus de 18 ans.
Rija R.