Et si ce n’était que l’histoire de l’arroseur arrosé…
Pour une fois, l’opposition n’a pas à se défendre d’une accusation dont elle est étrangère, puisque cette affaire concerne la ministre de la Communication et de la culture et un organe de presse qui ne lui est pas favorable. Ceci dit, elle applaudit évidemment la tournure des évènements. Le système de défense de la principale concernée a été d’abord de vilipender le titre en question en l’accusant de violer sa vie privée mais de la véracité des faits qui lui sont attribués, elle n’en fait de déni, puis de s’en prendre à ce quotidien pour son machisme envers les femmes qui ont des postes politiques à responsabilités.
Aux dernières nouvelles, elle va porter plainte et la justice dira s’il y a violation ou non de la vie privée et donc le quotidien incriminé devra reprendre qu’en sa qualité de personnage public, il n’y en a pas lieu. Mais elle, de son côté, devra apporter les preuves nécessaires pour la blanchir de toutes ces accusations (d’adultère et son effet, la tentative d’homicide de son époux), sans quoi, il n’y aurait pas eu d’intrusion dans sa vie privée comme prétendue.
« Les personnes qui sollicitent la confiance des citoyens ont avantage à garder à l’esprit que leur droit à la vie privée a des limites », dit-on. Et la portée de cet avertissement est valable pour tout personnage ayant une responsabilité politique dans tout Etat démocratique digne de ce nom.
Quant à cette misogynie de la « presse » qu’elle met sur la place publique, l’histoire immédiate relate des faits répréhensibles ou non mais étalés sans vergogne dans la presse incriminant de nombreuses fois des femmes. Les organes de presse dont elle est la propriétaire ne sont pas des plus discrets dans leurs diffusions, donc l’opinion sera juge de cette interpellation.
En fait, en regardant de près l’historique de ce duo (infernal !!), entre ces deux titres, on s’aperçoit que leur adversité n’est pas un scoop. Il n’y a pas si longtemps, qui a prétendu que l’autre a substitué frauduleusement les services de la Jirama, d’une part ? Et qui a publié, après, une photo de l’autre en état d’ébriété apparente lors d’une beuverie, d’autre part ?
Mais, il semble bien que l’issue de leur rivalité d’égo sera tranchée par la sphère politique parce que chez nous, la politique règne en maître absolu et arbitre dans le droit à l’impunité. Et dans tout ça, « La liberté d’expression ne s’use que quand on ne s’en sert pas », dixit le Canard enchaîné comme « La grandeur et les servitudes de l’intérêt public » semblent être dévolus aux orties.
M.Ranarivao