Les effectifs des étudiants en première année constituent des problématiques majeures à gérer pour les universités du pays. Lors des rentrées «normales» la capacité d’absorption se trouve pourtant déjà largement dépassée.
La décision de la Conférence des présidents des universités et des recteurs d’institution d’enseignement supérieur (COPRIES) de superposer la rentrée scolaire pour les bacheliers de l’année 2020 et ceux de l’année 2021 est une chose. Organiser ces deux rentrées compte tenu de la capacité d’absorption des universités en est une autre. En effet, les universités publiques du pays devront faire face à une vague d’étudiants de niveau L1 à partir du 4 octobre prochain. Face à une telle situation certains établissements d’enseignements supérieurs publics optent pour des résolutions difficiles : «privilégier les bacheliers de l’année 2020 au détriment de ceux de 2021». «On n’a pas le choix. C’est triste mais on doit agir ainsi. Les bacheliers de 2020 ont déjà réussi aux concours d’entrée. Ils ont déjà effectué le paiement des divers frais relatifs à leur année académique», nous confie une responsable de mention dans une université malgache. Notre source d’ajouter «nous n’avons toutefois pas léser pour autant les bacheliers de cette année. Ce serait trop injuste. Ce qui va se passer c’est qu’on va procéder par plusieurs groupes afin de donner le plus de chances possibles. Le tout, en prenant en compte qu’on ne pourra pas en prendre beaucoup étant donné que la capacité d’accueil est déjà occupée par ceux de 2020».
Bourses. Si la situation est problématique pour d’autres universités, «celle d’Antananarivo pourrait compter sur l’université d’Itasy qui devrait bientôt être opérationnelle» selon une source concordante. Avant de rajouter : «l’inauguration de l’université d’Itasy qui est rattachée à l’université d’Antananarivo devrait bientôt se faire. Une fois opérationnelle, celle-ci devrait permettre d’accroître la capacité d’absorption». Par ailleurs, notre source de souligner que l’université d’Antananarivo entend opter «pour la promotion du télé-enseignement». Ce qui rendrait plus aisée la gestion de la situation. D’autres défis pourraient se poser au gouvernement face à ce cumul de rentrée universitaire. «Avec ces effectifs d’étudiants qui se voient gonfler, l’organisation des paiements des bourses pourrait être problématique pour l’Etat. Cela va peser de façon considérable sur le budget alloué à chaque université», explique un autre responsable de mention d’une université régionale du pays. Avec les divers problèmes inhérents (les arriérés de paiement qui font la colère des victimes) à l’enseignement supérieur public malgache, une hausse du budget relatif aux bourses d’études pourrait constituer un problème de plus à résoudre pour le gouvernement. Avec les capacités d’accueil habituelles, les manifestations estudiantines liées au retard de paiement des bourses d’études sont déjà problématiques. De tout ce qui précède, il est intéressant de savoir si cette hausse du nombre d’étudiants est prévue dans la loi des finances initiales 2022.
José Belalahy
