
Le sujet des îles malgaches dans le canal de Mozambique revient de nouveau dans l’agenda de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre officiellement aujourd’hui dans son siège à New York.
L’inscription de la question sur les îles Éparses dans l’ordre du jour de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies donnera une nouvelle opportunité au gouvernement malgache de défendre sa cause devant une instance internationale. L’agenda de cette nouvelle session de tous les pays membres des Nations unies affiche le sujet dans son point 64, au titre du thématique du maintien de la paix et de la sécurité internationales, comme, entre autres, la situation en Afghanistan, la question de l’île comorienne de Mayotte, la question des Îles Falkland et la situation de la démocratie et des droits humains en Haïti. La délégation malgache conduite par le président de la République, qui est en déplacement à New York, va-t-il alors saisir l’occasion pour renforcer sa revendication devant les pays membres des Nations unies ?
Fierté. Une commission mixte franco-malgache a été mise en place pour discuter sur ce dossier qui divise autant les deux pays. Madagascar revendique la restitution des Îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India et ne compte pas céder du terrain face à la France qui ne cesse d’affirmer sa « souveraineté » sur ces îles. « Le président de la République n’a qu’un seul langage. C’est celui qu’il a eu le 19 mai 2019. Les Nosy Malagasy font partie de l’identité nationale Malagasy. Il y a, par ailleurs, la résolution de 1979 de l’Organisation des Nations Unies qui demande la restitution des Nosy Malagasy », a martelé le chef de la diplomatie malgache, Patrick Rajoelina le 09 septembre dernier. La France, non plus, ne lâche pas prise. « Ici c’est la France, c’est notre fierté, notre richesse. Ce n’est pas une idée creuse. Les scientifiques et militaires qui sont là le rappellent. La France est un pays archipel, un pays monde […] On n’est pas là pour s’amuser, mais pour bâtir l’avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littoraux, y compris dans l’Hexagone », a soutenu Emmanuel Macron lorsqu’il a fait le voyage jusqu’aux Îles Glorieuses en octobre 2019.
Proximité géographique. La question des îles malgaches a été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies depuis sa 34ème session. Par la lettre datée du 12 novembre 1979, adressée au Secrétaire général par le représentant permanent de Madagascar auprès de l’Organisation des Nations unies de l’époque, Blaise Rabetafika, Madagascar a demandé l’ouverture de « négociations significatives au sujet desdites Îles ». À cette époque, le gouvernement socialiste malgache a défendu que « l’archipel des Glorieuses et les îles Juan de Nova, Europa et Bassas da India, constituent des dépendances naturelles de Madagascar et il n’a jamais été contesté qu’au moins l’Île Juan de Nova était habitée huit mois sur 12 par des pêcheurs malgaches » et « le droit international dispose que la situation de proximité géographique crée au profit de l’Etat voisin un droit naturel de souveraineté sur les petites Îles proches ».
Statu quo. En 1980, lors de la 35ème assemblée générale, la résolution 35/123 de la 92ème séance plénière de du 11 décembre 1980 a « engagé le gouvernement français à entamer d’urgence avec le gouvernement malgache les négociations prévues dans la résolution 34/91, en vue de trouver à la question une solution conforme aux buts et principes de la Charte des Nations unies ». Mais le sujet a connu un statu quo même si, toutefois, depuis sa quarante-quatrième session, l’Assemblée des Nations unies a décidé chaque année d’inscrire la question à l’ordre du jour provisoire de sa session suivante. Cette année, il est de nouveau apparu dans l’ordre du jour de la réunion au sommet de cette instance internationale.
Rija R.