
Il en est ainsi sur les « réseaux sociaux », notamment Facebook, un buzz ne dépassera jamais, ô grand jamais, trois semaines de viabilité. Et il pourrait en être ainsi de cette affaire de l’incarcération d’Henri Rakotoarisoa, 70 ans révolus et habitant du village d’Antsampandrano Ankazondandy de la commune rurale de Mangarivotra. Selon une publication de « Fokonolona Ankazondandy Beparasy », le septuagénaire a été placé en détention en attendant son procès du 27 septembre.
« Le 13 septembre, il a été convoqué par téléphone par la gendarmerie… pour discuter d’un sujet spécifique, il (Henri Rakotoarisoa) a répondu ne pas pouvoir y aller à cause d’un problème de santé. Les gendarmes l’ont rappelé en prétextant qu’ils allaient l’épingler s’il n’obtempèrait pas. Il a dû y aller le 16 septembre malgré ses problèmes de santé. Il a tout de suite été présenté au tribunal d’Ambatolampy et a été placé sous MD (mandat de dépôt) ».
Il a été accusé, selon toujours cette page, d’avoir troublé l’ordre public en amenant de manière répétée des gendarmes chez les habitants de Vohitsarahasina Andramasina, les empêchant de vaquer à leurs activités professionnelles. Il va sans dire, le « post » habillé de l’image du « papy » a vite fait de susciter l’indignation collective. Un vieillard souriant, un accoutrement et un regard innocemment paysans… la loi est pourtant la loi, elle se fiche de l’affect.
Depuis des années, Henri Rakotoarisoa serait le porte voix d’un combat pour la protection environnementale de l’aire protégée des forêts limitrophes à son village. Selon la page « Fokonolona Ankazondandy Beparasy », ses actions sont connues du ministère de l’Environnement. Des descentes du « MEDD » auraient déjà eu lieu et les exploitations forestières illégales n’ont pas cessé, parfois au vu et au su des agents du ministère.
« Cette forêt disparaîtra dans cinq ans », alerte la page. Dès lors, le nom d’une association villageoise, « VOI Manampisoa » se retrouverait au centre de cette destruction environnementale. Sur cette même page, des vidéos montrent des hectares de forêt en friche, rappelant les images des forêts colombiennes rasées par les narcos trafiquants pour y ériger leurs laboratoires de cocaïnes. Et par ricochet, chassant et tuant des tribus séculaires. Destruction environnementale et humaine en sus.
Maminirina Rado