
Le niveau d’insécurité dans certaines zones rurales a alerté le gouvernement au point de mobiliser le locataire de Mahazoarivo qui a organisé la semaine dernière une descente, avec plusieurs ministres, dans la région Menabe. L’effectif des membres du gouvernement qui ont fait le déplacement dans ce cadre témoigne de l’importance accordée par l’exécutif à ce fléau qui a pris de l’ampleur ces dernières semaines. Selon le service de presse de la primature, la réunion de travail tenue par la délégation gouvernementale à Morondava, le week-end dernier, a soulevé le cas particulier d’Antsalova. D’emblée, le chef du gouvernement a noté la nécessité de « renforcer la coopération entre les élus locaux, les autorités administratives ainsi que la communauté locale, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité ». Cette synergie des acteurs locaux, soutenue par les initiatives du gouvernement central, contribuera à faire reculer le taux d’insécurité surtout dans les zones rurales, ont laissé entendre les autorités.
Intérêts politiques. La « discorde entre élus et certaines autorités administratives ou des responsables au niveau des collectivités territoriales décentralisées au niveau des régions, peut se concrétiser par une différence profonde d’appréciation des réalités locales, et des intérêts politiques divergents » et cela constitue, dans certaines mesures, selon Harson Raholijaona, député élu à Tsiroanomandidy, un obstacle dans la lutte contre l’insécurité surtout dans le milieu rural. Toutefois, d’autres mesures doivent être renforcées, selon cet élu, si on veut réellement lutter contre la recrudescence du banditisme rural. « Et la démarche sera multi acteurs, un travail de longue haleine, un long processus », selon Eléonore Johasy, députée de Vangaindrano.
Répression. Le problème d’insécurité en zone rurale est d’abord d’ordre social, estime les élus. « La pauvreté est une des causes profondes de l’insécurité en milieu rural et il y a ceux qui veulent profiter de la situation de précarité qui y règne », a soutenu l’élue de Vangaindrano. Les « mesures sociales devraient alors intervenir », a, quant à lui, avancé Harson Raholijaona. Pour ce dernier, « la mise en place du dina qui mettra en valeur l’organisation sociale de base » figure, dans ce sens, dans le répertoire des solutions à la lutte contre l’insécurité rurale. « La répression n’est pas une solution pérenne mais il faut plutôt miser sur la prévention et s’y investir afin de pouvoir réduire le taux d’insécurité en milieu rural sur le long terme », poursuit-il.
Armes. Les élus veulent alors miser sur la prévention afin de pouvoir apporter des solutions pérennes au fléau. Sur le plan administratif, il faut renforcer le contrôle de la circulation des armes à feu et la lutte devrait partir du fokontany, estime le député de Tsiroanomandidy. Dans cette optique, selon ce dernier, il s’avère nécessaire de procéder à l’élection des chefs de cette communauté de base. « Le fokontany constitue un élément-clé dans la lutte contre l’insécurité mais il faut lui accorder plus de marge de manœuvre, et de légitimité, dans la gestion locale de la sécurité car, par exemple, le chef de fokontany connaît les délinquants dans sa circonscription et pourrait être mobilisé dans ce sens ». Sur le plan économique, « il faut résoudre les problèmes d’accessibilité de plusieurs localités afin de pouvoir assurer la libre circulation des biens et des personnes » a, quant à elle, martelé Eléonore Johasy. « Après il faut également voir le déploiement des forces de sécurité » poursuit-elle.
Rija R.