Madagascar prévoit d’atteindre en deux ans le taux de prévalence contraceptive de 60% fixé d’ici à 2030. Le président de la République Andry Nirina Rajoelina a reçu « le trophée du champion de la planification familiale dans les pays francophones africains ».
Un défi de taille. C’est ce que l’on peut dire des objectifs fixés par Madagascar en matière de prévalence contraceptive. C’est durant une table ronde sur l’engagement de haut niveau de Madagascar pour la planification familiale qui s’est tenue hier à Ankorondrano qu’il a annoncé que le pays se fixe le but d’augmenter à 60% son taux de prévalence contraceptive d’ici deux ans. Tout en sachant que Madagascar s’est engagé en faveur du partenariat mondial Family Planning 2030 pour atteindre ce taux d’ici 2030. « Le fait d’avoir de nombreuses naissances au sein d’une seule famille, alors que les parents ne sont pas en mesure de subvenir aux besoins de leur progéniture, constitue une des causes de la pauvreté. Ainsi, les efforts effectués pour le développement seront vains si l’on ne procède pas au changement dès maintenant. J’ai donc pris la décision de mettre en place une stratégie efficace, claire et mesurable en termes de planning familial », selon le président de la République Andry Rajoelina.
Stratégies. Dans cette optique, des centres de renseignement et de conseil seront mis en place dans les centres hospitaliers et CSB à travers le pays afin de permettre à la population de prendre connaissance des différents types de contraception. Par la même occasion, il serait aussi possible d’obtenir des campagnes de sensibilisation plus efficaces. Il a aussi été souligné que la culture malgache devrait s’adapter aux contextes actuels. À titre d’exemple, l’on pourrait arrêter d’encourager les jeunes couples à avoir sept garçons et sept filles, n’a pas manqué de souligner le président. Dans la foulée, le président n’a pas manqué d’ajouter que la femme a pleinement les droits de décider du nombre d’enfants qu’elle souhaite avoir et du fait qu’elle souhaiterait encore en avoir ou non. Dans ses recommandations, Andry Rajoelina a marqué la nécessité d’initier les jeunes aux différents moyens de contraception. Un propos qui est aussi soutenu par le ministre de la Santé publique, le Pr Zely Andriamanantany, qui a à son tour réitéré que le changement doit être effectué en profondeur car selon la culture malgache, les enfants constituent une richesse. « De nombreuses stratégies devraient être mises en place suite à cette table ronde, dans le but d’atteindre les objectifs qui ont été fixés par le président de la République », selon le ministre.
Trophée. Cet événement a aussi été l’occasion de remettre la remise du trophée du champion de la planification familiale dans les pays francophones africains au président de la République Andry Rajoelina. C’est le ministre de la Santé publique qui a remis le trophée au président pour son engagement dans la planification familiale et surtout pour sa conviction par rapport à l’importance de la planification familiale dans la politique de développement du pays. Les partenaires de Madagascar n’ont pas manqué de manifester leur volonté d’appuyer le pays pour atteindre les objectifs fixés par Andry Nirina Rajoelina. « Investir dans la planification familiale est un moyen de réduire la pauvreté. Une baisse de la fécondité a un impact positif sur le PIB par habitant, c’est pourquoi nous soutenons Madagascar dans les efforts qui seront déployés dans ce sens », a déclaré la représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira. Le Directeur général de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), John Dunlop, quant à lui, a fait part des financements alloués par cette agence en matière de santé de la reproduction et a réitéré sa volonté de poursuivre cet engagement.
Narindra Rakotobe