« Promouvoir l’émergence économique de la région Itasy est une possibilité réalisable », selon Mamy Freddy Andriamalala, économiste et politologue, Professeur des Universités originaire de cette région.
Une tranche territoriale du PEM (Plan Emergence Madagascar) ! C’est ainsi que la région Itasy est perçue, du point de vue économique, selon l’économiste Mamy Freddy Andriamalala. Selon ses dires, la stratégie adoptée, pour une éventuelle élaboration du Plan de développement régional – avec son Programme opérationnel – doit prendre en compte les réalités économiques et humaines du territoire et proposer à la fois d’appuyer les activités dominantes (agriculture), de renforcer les activités dynamiques (tourisme et artisanat) et de promouvoir des activités nouvelles.« L’économie de la région Itasy est toujours fortement dépendante du secteur agricole ; tandis que l’industrie, la forêt et la filière bois ne représentent pas d’atouts spécifiques. L’élevage bovin, l’aviculture, la pisciculture et l’artisanat ainsi que la production laitière sont des activités ayant un fort potentiel. Le tourisme y est un secteur dynamique. Le patrimoine culturel et touristique est sous-exploité à cause de la faible capacité organisationnelle et contributive nationale et locale, du manque d’investissements et d’appui des acteurs du tourisme et de l’artisanat », a-t-il affirmé.
Propositions. En tant que tranche territoriale du PEM, la région devrait adopter l’objectif « Promouvoir l’émergence économique de la région Itasy » par un meilleur dispositif de production dans la région et un équilibre structurel et territorial de l’emploi au niveau régional. Selon l’économiste, le projet sera concrétisé par les objectifs du Programme Opérationnel. Celui-ci présentera quatre sous-programmes et mesures, dans le cadre de la célébration des Journées internationales des régions, qui commence ce jour. Le premier concerne le développement et la diversification du secteur agricole et élevage. Dans ce cadre, l’économiste propose l’amélioration des infrastructures économiques rurales pour les activités d’exploitation, notamment les infrastructures collectives d’irrigation. L’amélioration de la rentabilité des exploitations agricoles et de l’élevage peut également se faire grâce à la vulgarisation de nouvelles techniques, selon ses explications. Enfin, l’économiste propose la promotion des cultures d’exportation ciblées, en accordant des formations pour la diversification des productions, touchant par exemple les plantes médicinales, l’huile essentielle, le café de qualité, etc. Le deuxième sous-programme indiqué par Mamy Freddy Andriamalala concerne le tourisme. Dans cette rubrique, il soutient la nécessité d’améliorer la pertinence des projets touristiques par la subvention des études. « La navigation plaisante sur le lac Itasy devrait aussi être promue. Il faut investir dans les infrastructures bordant le lac et sur les équipements touristiques. La création d’hébergements devrait également être subventionnée, tout comme les équipements et l’agrotourisme, qui peuvent attirer les touristes étrangers et les inciter à rester pendant 2 à 3 nuitées », a-t-il soutenu.
Entrepreneuriat. Le développement de l’artisanat et des PME affiche un fort potentiel, toujours selon l’économiste Freddy Andriamalala. Pour ce faire, il avance la nécessité de soutenir les structures d’animation économique, de conseil et d’assistance aux PME ainsi que la promotion du développement des PME par l’incitation aux investissements et aux progrès techniques. Le quatrième sous-programme présenté par l’économiste concerne l’appui institutionnel et le renforcement de la capacité des PME. Selon lui, l’atteinte de ces objectifs opérationnels exige, entre autres, une administration efficace et des compétences confirmées des personnalités placées à la tête de la région, ainsi que l’adhésion effective de la population au projet. À cela s’ajoute le besoin de changement de mentalité dans la mise en œuvre de la politique de développement et dans la pratique politique. Pour Freddy Andriamalala, c’est par là qu’il faut commencer.
Antsa R.