Major de la première promotion de l’Institut Supérieur de Tananarive (ISTT), Miraniaina Andriamalala a gravi avec beaucoup de volonté et de persévérance l’échelle qui, aujourd’hui, la place au sommet avec le titre de Professeur Habilité à Diriger des Recherches.
Sa prédilection marquée pour la géotechnique l’a amenée, dans ses recherches, à étudier plusieurs types de matériaux stabilisants pour appliquer les résultats dans le domaine du génie civil. Ainsi, la maîtrise technique de la terre crue a été affinée au fil de son ascension pour aboutir au logiciel dénommé « MBM ou Modélisation Bauge de Madagascar « . En effet, « la bauge constitue un matériau qui a fait ses preuves pendant des centaines d’années à travers nos constructions ancestrales, dont le célèbre « tamboho gasy ». C’est également une technique de construction accessible à tous ». Miraniaina Andriamalala, un ingénieur en géotechnique, l’a expliqué lors de la présentation de sa thèse doctorale. Elle a mené notamment des recherches sur la bauge au sein de l’école doctorale en Ingénierie et Géosciences de l’Université d’Antananarivo, et ce, en partenariat avec l’Université des Mascareignes de Maurice. Ses recherches portent sur les influences des caractéristiques physiques de la terre crue sur la modélisation et l’analyse du cycle de vie de la bauge pour la construction à Madagascar.
À moindre coût. À l’issue desquelles, elle parvient à créer un logiciel baptisé « MBM, Modélisation Bauge de Madagascar » qui ajuste les paramètres physiques du sol disponible sur chantier pour atteindre celles de la bauge de référence. « L’objectif consiste à avoir des murs en terre crue, en bauge, pérennes et résistants. En outre, l’analyse du cycle de vie de la bauge confirme que ce matériau est écologique et respectueux de l’environnement étant donné qu’il émet moins de gaz carbonique par rapport aux autres matériaux similaires tels que la BATC (brique autobloquante en terre comprimée). Force est également de reconnaître que ce type de matériau existe sous nos pieds et est peut être exploité à moindre coût, et ce, avec une technique de construction accessible à tout le monde. À part cela, la valorisation et la renaissance de la bauge permettent de loger des populations malgaches tant en milieu rural qu’urbain avec une architecture malgache », a-t-elle fait savoir.
Argile gonflante. Avant de décrocher ce titre de Professeur Habilité à Diriger des Recherches en travaillant sur la durabilité de la bauge ainsi que la valorisation et la protection du patrimoine, la brillante Miraniaina Andriamalala a également obtenu son doctorat en Science des matériaux. Et ce, au niveau de l’ESPA (Ecole supérieure de polytechnique d’Antananarivo) et en partenariat avec le LMDC (Laboratoire des matériaux et durabilité de construction) de Toulouse. Elle a soutenu la thèse sur « la stabilisation de l’argile gonflante » en faisant une étude de cas de la RN6, soit sur le tronçon PK 1- PK 60 reliant Ambondromamy et Mampikony. « Les matériaux utilisés pour les infrastructures routières et la présence des argiles dans cette région, qui sont géologiquement de formation sédimentaire, provoquent sans cesse la dégradation des routes de la fondation jusqu’au revêtement », selon ses dires.
Construction de tunnel. Par ailleurs, elle a réalisé une étude de glissement des talus sur la RN2 au niveau du PK 192 par la méthode de tranches pour avoir le Diplôme d’Etude Approfondie (DEA). « Ce glissement de talus a lieu à chaque période de pluie et entraîne des coupures de trafic en raison de la destruction de la route », a-t-elle avancé. Il faut savoir que cet ingénieur géotechnique sortant de l’Institut des Sciences et Technique de Grenoble en 1998, a également effectué un suivi et une instrumentation de la construction du tunnel Tartaiguille, ligne TGV reliant Lyon et Marseille. Ce qui lui a permis de voir la déformation des parois et la voûte du tunnel. Outre ces différentes recherches qu’elle a menées, Miraniaina Andriamalala a également publié de nombreux articles nationaux et internationaux.
Navalona R.
