Pour l’heure, ce sont les opérateurs chinois qui constituent les principaux acquéreurs des bois de rose malgaches.
Bien malgré les « efforts fournis » par le régime actuel dans la lutte contre les trafics illicites de bois de rose, ce fléau continue de frapper le pays. Et ce, parfois au vu et au su de la population, des dirigeants et des hauts gradés des Forces de l’ordre. Pour ne citer que ce qui s’est passé cette semaine où selon l’ « Alliance Voary Gasy » (AVG), un navire a quitté le large de Mananara Nord en début de semaine tandis que trois autres étaient en cours d’embarquement. Une information qui prouve que tous ceux qui sont impliqués dans le réseau sont connus, depuis les « gros bonnets » jusqu’aux dockers. D’ailleurs, d’après les explications d’un haut responsable au sein des Forces de l’ordre, les bateaux qui assurent le transport des cargaisons sont également connus. Parmi eux figurent entre autres, des petites embarcations de 60,100, voire 300 tonnes de poids en charge. C’est le cas notamment du bateau « MV Riziky » qui assurerait l’empotage des bois de rose jusqu’au large de la côte tanzanienne. Selon notre source, ce bateau a quitté le large de Mananara Nord avec 165 tonnes de bois de rose, soit 2 160 rondins au mois de juin. Après un trajet d’une dizaine de jours, il aurait effectué à Zanzibar le 2 juillet, le transbordement des marchandises. Le « MV Riziky » est arrivé à Madagascar le 22 août dernier. Certainement en vue d’un nouveau chargement, puisque d’après les informations, plusieurs bateaux de ce genre assurent la navette entre la Grande Ile et la Tanzanie. Tous, chargés de bois de rose.
« Gros bonnets ». Selon notre source, des grands bateaux pouvant contenir jusqu’à plusieurs milliers de tonnes attendent au large de Tanzanie pour les transporter ensuite vers la Chine. Pour le moment, ce sont les opérateurs chinois qui constituent les principaux acquéreurs des bois de rose malgaches. La question est donc de savoir pourquoi ce fléau subsiste bien que les autorités et les Forces de l’ordre disposent toutes les informations concernant le réseau ? Là, le nom du bateau transporteur, ainsi que le nom de son propriétaire sont connus. Ceci ne permettrait-il pas aux enquêteurs de remonter jusqu’aux véritables gros bonnets impliqués dans ces trafics ? En ce qui concerne les bois de rose saisis à l’étranger, d’après notre source, jusqu’ici, aucune autorité malgache n’a contacté les responsables tanzaniens qui ont saisi nos bois de rose en début de cette année. Qu’en est-il alors du projet de rapatriement et/ou de vente prévu par l’Etat ?
Davis R
