
La filière litchi est considéré comme une filière pilote pour une mise en application du référentiel « Sustainable Madagascar », ou ex-HOREB, sur tout le territoire national, et ce, en commençant par les régions Atsinanana et Analanjirofo.
En effet, ce sont des régions à forte potentialité en production de litchi. Ce référentiel est initié par un opérateur économique engagé qui travaille dans cette filière porteuse, en l’occurrence Faly Rasamimanana, le directeur général de la société exportatrice Faly HORDEA. « Son objectif vise à assurer le bien-être de la population, surtout les petits producteurs, dont les planteurs de litchi, pour obtenir une meilleure productivité et qualité des produits destinés à l’exportation. Pour ce faire, ce référentiel « Sustainable Madagascar » constitue ainsi un cadre de référence pour la mise en œuvre de toutes les politiques de filière dans le pays. Dans la foulée, une Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID) a été mise en place en vue d’identifier toutes les contraintes empêchant de développer les filières tout en analysant les risques y afférents. L’harmonisation des actions de toutes les parties prenantes, dont entre autres, l’Etat, le secteur privé et les autres partenaires, n’est pas en reste. Tout cela ne peut aboutir qu’à des résultats concrets ayant des retombées économiques positives sur la population », d’après ses explications.
Dépendance en importation. Pour une mise en application effective du référentiel au niveau de la filière litchi, « nous vulgarisons la technique agro écologique naturelle de plantation de légumes dans les régions Analanjirofo et Atsinanana en partenariat avec le SAF/FJKM, pour assurer la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des planteurs de litchi. Ce qui permettra également de préserver l’environnement via la réduction des pressions exercées par l’homme sur les ressources naturelles étant donné que la population rurale va disposer d’une autre source de revenu supplémentaire. Dans la foulée, ce sera un moyen efficace pour lutter contre l’insécurité », a fait savoir cet initiateur du référentiel « Sustainable Madagascar ». Des coopératives de producteurs s’engagent déjà à planter des légumes dans ces deux régions. Leur objectif consiste à fournir des matières premières répondant bien aux normes pour développer l’industrialisation régionale tout en évitant la dépendance à l’importation de légumes provenant des autres régions.
Trajet de 36 km à pied. Outre ces planteurs de litchi, des jeunes issus de la plateforme HFKF –Toamasina (Mouvement pour la Rassemblement des Chrétiens pour la nation), s’engagent également à vulgariser cette technique agro-écologique naturelle de production de légumes promue par la société HORDEA avec ses partenaires. « Nous avons déjà identifié une trentaine de jeunes qui ne demandent qu’à être formés en la matière. Je suis convaincu que c’est un moyen de combattre les carences nutritionnelles de la population localisée dans nos zones d’intervention tout en réduisant les cultures sur brûlis. En effet, les paysans seront formés en matière de production de compost naturel », a évoqué le pasteur Renaud Raoelina, le président de cette plateforme chrétienne. Pour Sidonie, une jeune fille membre de HFKF-Toamasina, elle s’engage à vulgariser ce projet dans le cadre de sa mission chrétienne au bénéfice des jeunes ruraux. Une autre étudiante, pour ses recherches dans le domaine de l’environnement, envisage de former les ménages vivant dans la forêt, pour éviter de transporter des provisions de légumes sur un trajet de 36 km à pied.
Fournisseurs. Quant à Christophe, il veut aider la population au fin fond de la brousse de Brickaville qui dispose d’une grande étendue de terrain agricole mais inexploitée. La plantation de légumes lui permettra de faire face à la période de soudure à chaque début d’octobre de l’année, dit « oktobra be », tout en devenant fournisseurs pour une société d’exploitation minière sur place, en produits agricoles pour la cantine de son personnel. Ce qui permettra de réduire la production massive de charbon de bois, leur seule source de revenu, a-t-il témoigné. Pour sa part, la société Faly HORDEA s’engage à former gratuitement ces trente jeunes tout en leur assurant un accompagnement technique. Une mise à l’échelle nationale de ce projet est en vue avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. C’est pourquoi, une délégation conduite par le directeur de l’Agri-business de ce ministère a visité dernièrement le site d’expérimentation de ce projet à Toamasina.
Navalona R.