
Une mutinerie au camp de la Base Aéronavale d’Ivato (BANI). Depuis hier après-midi, et ce pour une durée indéterminée, les responsables au sein de ce camp militaire ont décidé de barricader tous les accès à la base et de suspendre toutes les activités quotidiennes des militaires. Entrée interdite pour toute personne extérieure à la BANI. Pour cause, les officiers et militaires de la Base Aéronavale d’Ivato ont décidé de faire un front uni pour contester la décision relative au placement sous mandat de dépôt de 12 militaires accusés d’être impliqués dans l’affaire du meurtre de Valimbavaka Rambolamendrika, un adolescent de 15 ans dont le corps sans vie a été retrouvé près dudit camp militaire, le 6 juin dernier. La décision de fermeture émanerait du chef de Corps de la BANI.
Mandat de dépôt. D’après nos sources, à travers cette initiative, les militaires de la BANI expriment leur mécontentement contre le Ministère et l’État-major qu’ils accusent de ne pas s’être manifesté et d’avoir abandonné leurs militaires à leur propre sort. Nul n’ignore pourtant que la balle est désormais dans le camp de la Justice et aucune intervention ne sera plus possible. À l’issue du défèrement qui s’est déroulé au Palais de Justice à Anosy mercredi dernier, quatre officiers et huit autres éléments de l’Armée Malagasy ont été placés sous mandat de dépôt à Tsiafahy et à Antanimora. Une décision que les proches des militaires et la grande famille de la BANI considèrent comme incompréhensible. Et ce, dans la mesure où selon eux, parmi ces militaires incarcérés dans le cadre de l’affaire, certains n’auraient pas été présents sur le lieu de l’agression. Ici, le conditionnel est de rigueur.
19 novembre. Jusqu’ici, aucune communication officielle sur cette affaire n’a été faite ni de la part des responsables de la Justice, ni de la part des avocats des accusés. Seule la version des proches du jeune Valimbavaka Rambolamendrika a été entendue. D’ailleurs, selon une source, aucun témoin n’a été présent au tribunal d’Anosy lors du défèrement. Avec cette mutinerie, l’affaire risque de prendre de l’ampleur. Aux dernières nouvelles, le procès aura lieu le 19 novembre prochain. Hier, les avocats des militaires de la BANI ont déposé une demande de liberté provisoire. Reste à savoir s’ils obtiendront gain de cause. L’on attend aussi une réaction de la hiérarchie militaire face à cette révolte au sein de la Base Aéronavale d’Ivato. Histoire à suivre.
Davis R



