
Le spectre d’une troisième vague n’est pas à écarter, selon le représentant de l’Organisation mondiale de la santé à Madagascar. Il encourage le respect des mesures sanitaires et la vaccination pour une protection optimale contre la pandémie
Doit-on craindre l’arrivée d’une troisième vague ? C’est la question qui se pose après la réouverture des frontières, le faible taux de vaccination et le relâchement des gestes barrières. Sans détour, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Madagascar, Nimpa Mengouo n’a pas exclu le pays des risques éventuels qui pourraient survenir après la résurgence de cette pandémie dans plusieurs pays. « Si l’on se tient aux expériences dans d’autres pays, on peut dire que le risque d’une vague supplémentaire n’est jamais exclu. Même les pays développés en ont eu et pourquoi pas Madagascar », avant de rassurer que « nous ne le souhaitons pas mais tout laisse à penser qu’il faut davantage mettre l’accent sur la sensibilisation de la population à respecter les mesures barrières, promouvoir la vaccination afin de nous mettre à l’abri d’une éventuelle troisième vague ». Ces points ont été évoqués hier au siège de l’OMS à Andraharo lors d’une double signature de convention avec la Croix-Rouge malagasy et l’ONG ASOS.
Vaccination. C’est jusqu’ici le meilleur moyen pour lutter contre cette pandémie, outre le port des masques, le lavage des mains avec du savon ou encore la distanciation d’au moins un mètre, poursuit toujours Nimpa Mengouo. « Le taux des personnes vaccinées est actuellement de 3% ce qui est encore en-dessous des objectifs fixés dans la région Africaine. Celui d’atteindre au moins 40% d’ici la fin de l’année 2021 et 60% d’ici l’année prochaine », a-t-il souligné. Sur ce volet, des efforts sont faits mais nous pouvons faire mieux en matière de lutte contre la Covid-19 , renchérit-il. Ce représentant de l’OMS n’a pas manqué de saluer toutes les initiatives qui ont été déjà menées dans ce sens et a réitéré la volonté de ce partenaire de l’Etat à s’engager davantage dans cette lutte. Il a aussi exhorté les médias à s’impliquer dans les actions de sensibilisation et la lutte contre les rumeurs qui sont surtout à l’origine de la réticence de la population sur la vaccination.
Vigilance.Toujours dans le cadre de la prévention des maladies transmissibles, mais cette fois-ci pour la peste, l’OMS renforce son engagement dans l’appui des activités de proximité au niveau de la communauté. C’est dans ce sens qu’a été signée la convention avec la Croix-Rouge malagasy (CRM) qui interviendra dans deux districts de la région d’Itasy. Selon la secrétaire générale de la CRM, Andoniaina Ratsimamanga , les actions se focaliseront sur la sensibilisation et la diffusion des messages clés du ministère de la Santé en cette période de haute transmission de cette maladie. Pour la seconde convention signée avec l’ONG ASOS , l’OMS apportera sa contribution dans l’assistance médicale d’urgence aux populations affectées par l’effet de la sécheresse dans sept districts dont Ampanihy, Beloha, Betroka, Tsihombe, Bekily , Ambovombe et Amboasary. 110 000 personnes en seront les bénéficiaires dont 64 000 enfants moins de 5 ans, 30 000 personnes âgées de plus de 60 ans, ainsi que 4 800 femmes enceintes.
Narindra Rakotobe