
Le harcèlement scolaire demeure encore un sujet méconnu, pourtant 58% des jeunes indiquent avoir subi de la violence à l’école. Une structure de prise en charge sera désormais mise en place dans les établissements scolaires pour la prise en charge des victimes
On parle d’harcèlement lorsqu’un enfant ou un adolescent est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition. Cette violence est surtout constatée au niveau du cycle primaire, selon les études menées par l’association Imaso Ivoho. Pourtant, la majorité des victimes ne peuvent pas se défendre ou n’osent pas dénoncer leurs camarades par peur des représailles ou en raison de la gêne et de la honte qu’elles entraînent. C’est dans cette optique que cette association envisage de mettre en place des cellules psychologiques de suivi des victimes, selon la secrétaire générale d’Imaso Ivoho , Anjaramalala Rasoanaivo. « Les représentants des parents, des enseignants et des élèves sont inclus dans cette cellule. Ils bénéficieront des formations dispensées par des psychologues, des juristes pour une meilleure prise en charge des victimes. Dans un premier temps, ces cellules seront mises en place au niveau des établissements scolaires de sept régions du pays avant qu’elles soient étendues sur tout le territoire national », a-t-elle précisé. Cette initiative entre dans le cadre du projet « fitaratra » , un vaste programme de lutte contre le harcèlement scolaire et soutenu par le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France.
Sensibilisation. Outre la prise en charge des victimes, une large sensibilisation sera également menée au niveau des établissements scolaires pour prévenir la violence scolaire, précise Bodo Anja Lalaina Ralaiarijaona, présidente de cette association. Ce jour se tient entre autres une descente à l’école privée Mahasoazaza pour des sensibilisations à travers des ateliers de dessin et de cinéma pour célébrer la journée mondiale « non au harcèlement ». Il y aura également la diffusion d’un théâtre radiophonique de 20 épisodes illustrant les causes, les conséquences mais aussi les responsabilités de chaque partie : élève harceleur, élève victime, parents , enseignants et responsables d’école. Ces théâtres radiophoniques seront diffusés à Antananarivo, Tsiroanomandidy , Manjakandriana , Mahajanga , Toamasina et sur les plateformes digitales de l’association.
Narindra Rakotobe