
Les européens veulent un processus électoral qui met tous les candidats à la prochaine présidentielle au même pied d’égalité, notamment en matière d’accès aux médias.
À moins de deux ans de l’échéance, l’ambiance électorale se fait déjà sentir au niveau de l’état-major politique. Les tournées politiques s’enchaînent et l’élection présidentielle est déjà sur toutes les lèvres. Les évêques catholiques, fins observateurs de la vie politique, parlent de « propagande avant l’heure ». L’Union européenne, quant à elle, a mis particulièrement l’accent sur l’« égal accès aux médias ». La délégation des 27 a diffusé un communiqué le samedi 20 novembre, et précise dans le message envoyé à la presse qu’il s’agit d’un « rectificatif ». Le point sur les élections, sujet qui a été abordé durant le dialogue politique Union européenne – Madagascar le vendredi 19 novembre, a marqué la différence entre le nouvel envoi de la délégation de l’Union européenne et le communiqué conjoint partagé par la Présidence de la République le jour même de la rencontre. En effet, les pays européens ont souligné « l’importance de l’égalité entre les candidats ».
Ceni et HCC. L’Union européenne souhaite, en effet, que « tout soit fait pour que personne n’ait de raisons de remettre en question l’indépendance des institutions impliquées dans les élections ». L’opposition, en effet, a déjà tiré à boulet rouge sur la future commission électorale nationale indépendante et ne croit pas en son indépendance et son impartialité. Alors que l’organe est à peine formé. La Haute Cour Constitutionnelle, quant à elle, est taxée par les opposants « d’être à la solde du régime ». Mais devant les diplomates européens, l’exécutif a défendu que « Madagascar étant un État de droit, les institutions telles que la HCC et la CENI ont été mises en place conformément à la Constitution et aux lois en vigueur. L’indépendance de ces institutions est garantie par la Constitution et les lois en vigueur ».
Maturité. La délégation des 27 a pourtant évoqué que les « crises politiques » doivent être évitées car elles « appartiennent à l’histoire ». L’ambiance est telle que les prémices d’une nouvelle crise semblent déjà être craintes derrière le ton très fort adopté par les acteurs et les formes de contestation qui s’annoncent déjà de la part de l’opposition. L’Union européenne plaide alors pour « un processus électoral fluide, équitable et transparent qui enverra un signal fort au monde entier pour leur faire savoir que Madagascar est toujours sur la voie du développement ». Le gouvernement rassure et affirme que « le système électoral de Madagascar est en cours de maturité, il est temps de privilégier la stabilité des normes juridiques pour ne pas laisser place aux querelles partisanes et politiques ».
Rija R.