Dans la région de DIANA, environ 9 000 ha de terrain sont maintenant reboisés pour la production de charbon.
Un projet de reboisement et de production de charbon vert est mis en œuvre par le Programme germano-malgache pour l’environnement (PGME-GIZ) à Ankitsaka dans la région de DIANA depuis 2007. Ce programme est axé sur la réalisation de reboisements à la fois villageois et individuels dans le desein de réduire les exploitations illégales et irrationnelles de bois, notamment issus des forêts naturelles tout en luttant contre la pauvreté par le biais de cette filière bois énergie allant de l’exploitation jusqu’à la commercialisation de charbon qualifié de « vert ». La banque allemande KfW apporte son appui dans ce projet en finançant le reboisement de 1 000 ha chaque année. Le ministère de l’Energie a déjà entamé des négociations auprès des responsables allemands pour maintenir leur soutien à ce projet. C’est ce qu’on a appris lors de la visite du ministre de l’Energie et son staff dans la région de DIANA tout récemment.
30 000 tonnes par an. Notons que le PGME-GIZ encadre des communautés villageoises sur la gestion des ressources naturelles et la planification de l’exploitation pour la production de charbon vert. Des villageois s’engagent ainsi volontairement à reboiser sur une parcelle identifiée auparavant par la commune. Ils deviennent ensuite propriétaire de ces parcelles reboisées. L’an dernier, 2 600 villageois ont reboisé des plants d’eucalyptus sur une superficie totale de 6 700 ha. L’objectif est de réaliser un reboisement sur 30 000 ha si l’on ne veut plus toucher aux forêts naturelles de la région pour satisfaire la demande de charbon évaluée à 30 000 tonnes par an pour DIANA dont 12 000 tonnes pour la ville d’Antsiranana, a-t-on appris. En fait, 85 % des ménages utilisent du charbon de bois. Leurs besoins tendent à augmenter, puisque les coûts de l’électricité et du gaz ne sont plus à la portée de la population. Par ailleurs, le PGME-GIZ forme les exploitants formels regroupés au sein d’une coopérative en matière de transformation ou carbonisation de bois en charbon vert tout en leur dotant d’un système amélioré. Il s’agit d’un foyer amélioré financé à hauteur de 5 000 Euros procurant un rendement de 30 % en 24 heures contre 10 à 12 % au bout d’une semaine.
Transition énergétique. Il faut savoir qu’un hectare de reboisement permet de fabriquer 4 tonnes de charbon vert. Les producteurs commercialisent eux-mêmes leur charbon vert pour éviter les intermédiaires. Leurs coopératives disposent d’un Centre Rural de Commercialisation du Charbon Vert (CRCV) qui assure la distribution avec leur propre circuit. Le programme vise également à la formation d’autres producteurs qui se chargent de la fabrication et de la vulgarisation des foyers améliorés destinés aux ménages. « Ce programme répond à la nouvelle vision du ministère de l’Energie orientée sur la transition énergétique, soit l’abandon progressif des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Cette transition énergétique combine production d’énergie et préservation de l’environnement. La duplication d’un tel programme doit se faire dans d’autres régions, surtout à Antananarivo, gros consommateur de charbon. L’identification d’une réserve pour le reboisement dédié à la production de charbon vert s’impose ainsi, pour ce faire », conclut le ministre de l’Energie, Fienena Richard.
Navalona R.