
Le gouvernement a fait un grand pas en concluant l’accord pour la concrétisation du projet hydroélectrique Sahofika. Il faut avancer dans ce sens, avec d’autres projets, selon les opérateurs économiques, lors de la Foire économique régionale de Toamasina.
La transition énergétique est en cours. Un processus indispensable face aux difficultés engendrées par les impacts du changement climatique sur l’environnement et sur l’économie. Lors de la Foire économique à Toamasina, les participants ont évoqué l’existence de près de 1,4 million de personnes qui ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021, en raison des pertes d’emplois dans les secteurs clés de l’industrie et des services, ainsi que de la perte soudaine de revenus pour les travailleurs informels affectés par la Covid. Diverses dynamiques se sont manifestées dans toutes les régions dans le but de relancer l’économie à court et à moyen termes. Parmi celles-ci figure d’ailleurs, la Foire économique qui s’est tenue du 25 au 28 novembre et qui a réuni les acteurs de divers secteurs notamment ceux des mines, de l’hydroélectricité, de l’énergie alternative, de la télécommunication, du transport, du tourisme, de l’industrie de transformation, de l’agro-alimentaire, de l’artisanat, du bien-être et cosmétique, etc.
Énergie. La liste des secteurs représentés est longue, mais tous les participants se sont accordés à soutenir l’importance de la disponibilité d’énergie électrique fiable, pour améliorer les conditions de vie des populations et permettre le développement des activités économiques. « Conscients des potentiels de notre région, la CCI Toamasina est un partenaire à part entière en termes de relance économique. Justifié par notre mission qui est d’accompagner les entreprises dans leur fonctionnement et de les appuyer dans tous les domaines. Malgré notre grande volonté, les différents problèmes causés par l’insuffisance de l’électricité représentent des enjeux impactant négativement le développement des entreprises ici. Alors que nous savons tous que le secteur privé est le fer de lance de notre économie comme pourvoyeur d’emplois », a affirmé Ruffin Zafisambo, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Toamasina.
Enjeux. Pour la région, cet accès à l’électricité est une condition sine qua non de l’émergence économique. Aujourd’hui, l’énergie électrique reste insuffisante, même pour répondre aux besoins des ménages, à cause de la vétusté de l’unique centrale hydroélectrique de Volobe 1, installée en 1931 avec une puissance de 6MW. Malgré l’installation d’un parc solaire de 2MW, la région dépend encore principalement des centrales thermiques. Or, les besoins du secteur de l’industrie et des PME sont de plus en plus grandissants. « Notre chaîne de production utilise en permanence de l’électricité car la demande de nos produits sur le marché local et national est conséquente. Toutefois, nous sommes handicapés par les coupures fréquentes qui créent beaucoup de perte. Sans l’électricité, l’avenir de notre économie est incertain », a confié le responsable auprès d’une société œuvrant dans la pisciculture.
Attractivité. Une zone à fort potentiel, mais qui est à la merci d’une énergie électrique défaillante. C’est ainsi que les participants de la Foire économique perçoivent la région Atsinanana. En effet, cette région dispose de points forts au niveau du capital humain et génère plus de 10% du PIB (Produit intérieur brut), hors minier. L’extension du Grand port et la présence de grandes industries de transformation figurent parmi les avantages de la région. Des avantages qui concernent également les richesses en biodiversité et en ressources stratégiques.« Faciliter l’accès des consommateurs à des produits de qualité fait partie de notre rôle. Pour le cas de Toamasina, à part la route, l’insuffisance de l’électricité impacte négativement tous les secteurs et ce sont toujours les consommateurs qui en souffrent notamment les femmes que ce soit en milieu urbain que rural », a indiqué Vonifanja Rakotondrahiratra, présidente du Réseau local pour la défense des consommateurs.
Antsa R.