Fait dans la tradition du rap 90, utilisant les samples du smooth jazz, avec des textes compréhensibles quoi que incisifs, il est temps de retrouver le duo Abdo Bra vendredi à 19h à la Teinturerie Ampasanimalo. Ces jeunes englobent les promesses du hip hop malgache.
Il faut d’abord louer leur jeunesse, et espérer de les voir affiner et suivre le souffle social dans leur « vibe ». Avec Abdo Bra, les amateurs du genre espèrent voir une culture dépareillée de ce cliché de musique pour demi-sels des cours de récré.
Tout d’abord, le moment tant attendu de retrouver un groupe avec un potentiel au-delà des précurseurs comme Da Hopp ou Shao Boana, porteurs de messages contemporains, est arrivé. À chaque génération son phare artistique.
Abdo Bra en est un. « Tsy anazy fa anay », un titre leur a déjà valu la censure. Peu d’artistes du hip hop ont eu cet honneur. Et ce, puisque les deux acolytes parlaient de politique dans le langage et la vision de la rue. Au ras des hommes et de leur quotidien.
« C’est une énorme responsabilité, nous le concédons, mais nous voulons apporter le renouveau du rap malgache. Si nos textes touchent une personne, nous espérons qu’elle ne sera pas la seule. Nous voulons aussi toucher les jeunes, qui sortent vraiment du contexte du rap », affirme Abdo.
Les deux compères sont pourtant loin d’être des écorchés vifs. Plutôt de simples Tananariviens, souriants et avenants. Dernièrement, des titres « Retour d’âge », « Safira mainty » et « Tanora » ont jailli de leur besace.
Le public de la Teinturerie aura l’occasion de se confronter à ce rap conscient, engagé qui tente de se sortir du politiquement correct. Le chemin reste encore long pour Abdo Bra, alors il faut commencer quelque part. Rien de mieux que dans les idées et les messages pour se lancer.
Maminirina Rado