Il s’est fait remarquer en 2015 bien qu’il soit dans le monde du hip hop depuis son adolescence. Il est basé à Antananarivo, intègre différents collectifs et labels et monte sur les planches des centres culturels. Il fait connaissance avec la scène et croise des artistes qui vivent de leur musique ; c’est décidé, Jaolahy Mena devient l’un des rappeurs les plus écoutés des jeunes malgaches. Grâce à sa connaissance de l’histoire de la musique et à son réseau d’amis, l’artiste est aujourd’hui une véritable star. Il sort de plus en plus de sa ville natale et enchaîne les showcases un peu partout.
Actuellement, il sort son premier album solo, Tangala mena. Composé de 10 titres, l’opus du rappeur parle de la réalité dans le pays. De Boom Bap à la Drill en passant par le Trap, la sonorité de Jaolahy Mena varie selon les sujets qu’il aborde. En se débarrassant de l’image d’un artiste aux paroles superficielles. Cet album reflète trois grandes conceptions : la tradition qui est présente par le biais d’emprunts linguistiques, certains de ses morceaux et quelques sonorités bien choisies et l’innovation qui imprègne totalement la façon dont ses chansons sont conçues et enregistrées. La mondialisation, enfin, sous-tend son histoire, sa formation musicale et son parcours : après avoir choisi le nom du gardien traditionnel de la région Sud-Est de la Grande Ile.
L’innovation est à chercher du côté de la professionnalisation, qui a quitté un artisanat créatif pour un travail en studio aux normes d’aujourd’hui, sans que sa musique soit pour autant transformée ou formatée, tel est l’objectif de Jaolahy Mena. Et la musique, elle, peut se lire de deux manières. D’abord dans le message que veut transmettre l’artiste, montrer que la situation dans la Grande Ile est alarmante et que les textes engagés peuvent en partie contribuer à les résoudre. Puis, les mélodies qui tantôt motivent les convaincus tantôt apaisent les nerfs des nerveux.
Iss Heridiny