Sylvain Urfer (1941-2021) a toujours affiché l’image de l’ami intransigeant de Madagascar, à travers ses écrits et ses ouvrages. Il en a écrit plusieurs, au moins six en « solo » ou en collaboration avec des auteurs et universitaires malgaches. L’un de ses derniers livres a été « Madagascar, une culture en péril ? ». Dans cet essai, il évoque « une causerie ». Comme quoi, toucher à la « culture » malgache, à son identité contemporaine à en croire le cadrage utilisé par l’auteur, est assez délicat. Tranché dans ses idées, le père Sylvain Urfer s’étale sur l’histoire royale en transition avec la colonisation, dont il semble porter en éloge, et finalisée par les Républiques. Par contre, sa distance avec son sujet est un exemple à suivre pour les futurs écrivains en histoire malgache. À travers ses mots, le lecteur ressentira un Sylvain Urfer attaché aux anciennes valeurs. Il utilise ainsi le mot « Imerina » pour qualifier la base électorale de Marc Ravalomanana. Sans oublier qu’il qualifie Madagascar de société statique, pétrie dans ses certitudes du « henamaso ». « Madagascar, une culture en péril ? » est à lire, avec ses 143 pages et des illustrations du photographe Rijasolo.
Maminirina Rado