Aux alentours de 15 heures 30, ce jeudi, un enfant albinos de 12 ans a été retrouvé sans yeux dans le fokontany Vohitsoa, commune Benato Toby, district de Betroka. Les malfaiteurs ont laissé l’enfant près d’un buisson. Selon l’enfant, elle habitait à Atalia Befangitra, dans le fokontany Iritsoka, commune rurale Ambalasoa. Dès l’annonce de la découverte de cet enfant, la gendarmerie locale a ouvert une enquête et a mobilisé ses hommes pour retrouver les malfaiteurs. L’enquête des gendarmes a fait savoir qu’ elle a été enlevée le 25 octobre dernier dans le fokontany Iritsoka. Elle a été emmenée par le fokonolona dans un centre hospitalier de la localité pour les soins nécessaires et sa santé n’est plus à craindre. Un homme suspect, auteur principal de l’enlèvement de la petite fille a été arrêté. Les investigations des gendarmes se poursuivent.
Croyance imbécile. Les enlèvements d’enfants albinos sont fréquents, notamment dans les zones rurales, en raison des croyances populaires. Tous les ans, début septembre, les dahalo enlèvent et tuent des enfants atteintes d’albinisme. Ces derniers temps, les enfants albinos sont victimes d’enlèvement et de vol d’organes. Selon une croyance locale, les yeux de ces enfants possèdent un don surnaturel. Les dahalo vendraient alors ces yeux à un sorcier pour concocter des potions d’invisibilité et de vision nocturne, ou encore pour les rendre invulnérables face aux balles des gendarmes. Hormis cet enfant retrouvé à Betroka, cinq autres enfants ont été récemment victimes d’enlèvement et de vol d’organes dans le district de Mahabo et certains ont perdu la vie.
Droit. Comme tout le monde, ces enfants et adultes atteints d’albinisme méritent de vivre dignement et dans la liberté. Les articles 3, 5, et 7 de la déclaration des droits de l’Homme déclarent que « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Tous (…) ont droit à une protection égale contre toute discrimination (…). ». Certaines croyances populaires de la Grande île portent pourtant atteinte à ces droits fondamentaux. Le réseau malgache du handicap RMH demande davantage d’enquêtes et éclaircissement sur ce phénomène et se lance à la protection des enfants albinos.
Yv Sam